Randonnée à pied entre Nice et Menton en
En 1856, le magazine parisien L’Illustration publie le récit d’une randonnée à pied à travers la France, effectuée par le journaliste Frédéric Lacroix, avec un compagnon de marche prénommé Alphonse. Ce récit est réalisé sous forme de lettres envoyées par le journaliste à une correspondante imaginaire, Caroline X. Le 22 novembre 1856, est publiée la lettre datée du 27 septembre 1853. Elle porte sur le trajet de Nice à Menton. Là, nos randonneurs ont quitté la France, puisqu’à cette époque, le comté de Nice appartient au Royaume de Piémont-Sardaigne.
Monaco « fait l’effet d’une coquille de pistache »
« Menton, le 27 septembre 1853. Madame, La route qui conduit à Monaco ondule pendant deux heures au bord de la mer, au milieu d’oliviers gigantesques, de citronniers couverts de fruits, de caroubiers monstrueux, de figuiers et de treilles qui projettent leurs pampres verts sur le chemin. À gauche, des montagnes abruptes nous menacent de leurs énormes masses rocheuses. C’est une ravissante promenade, même en plein hiver, car le soleil n’abandonne jamais cette petite Provence. Arrivés à la montée de Bon-Voyage, à environ trois quarts d’heure de Monaco, nous nous retournons et découvrons un tableau grandiose et charmant : les moulins du prince dans une situation agreste, au milieu d’immenses plantations d’oliviers; à droite des montagnes, avec le monument romain de la Turbie ; là-bas, en bas, Monaco sur son rocher qui, d’ici, fait l’effet d’une coquille de pistache. » Les moulins ! Ils ont disparu depuis bien longtemps. Les constructions bétonnées ont grignoté du terrain. Mais les paysages demeurent aussi éblouissants. Et nos randonneurs épistoliers ne s’en lassent pas.
Roquebrune est « de la nature des crocodiles »
« Quelques pas plus loin, Roquebrune se montre tout à coup au détour de la route, Roquebrune posée en espalier à mi-montagne, au-dessous d’une large dépression de terrain. Son vieux château se dresse sur un rocher qui domine le village. Roquebrune était autrefois située quelques centaines de pieds plus haut. On prétend qu’un jour le village glissa sur le rocher et se trouva, sans mal ni douleur, à l’entresol du site dont il avait longtemps occupé le quatrième étage. Roquebrune est, à ce qu’il paraît, de la nature des crocodiles, qui ne peuvent se mouvoir que d’une pièce... » Laissons au journaliste la responsabilité de cette étrange analyse géologique ! Le voici à présent arrivant à Menton. « Rien de charmant, de frais, de délicieux comme les environs de Menton. La ville est assise au soleil, entre la mer et une forêt de citronniers. Imaginez quel parfum quand ces arbres sont en fleurs! On arrive à Menton par une large et belle allée de platanes, on en sort par une avenue de lauriers-roses et de tamaris. Les lauriers-roses bordent le rivage, et les fleurs se détachent sur le bleu de la mer, dont les vagues viennent mourir à leurs pieds. De jolies villas montrent leurs blanches murailles et leurs volets verts au milieu des bosquets aromatiques, chargés, dans cette saison, de fruits d’un jaune pâle... Six mois dans ce nid de verdure embaumée, où l’on ignore la sensation du froid, doivent suffire pour restaurer les poitrines les plus avariées et ranimer les forces de l’organisation la plus dévastée. »
Les Mentonnaises à la taille moins souple que les Niçoises
Le journaliste est sensible aux paysages, mais aussi aux gens. Et, semble-t-il, à la gent féminine. Veut-il rendre jalouse la destinataire imaginaire de sa lettre ? « Dans la principale rue de Menton, nous rencontrons des paysannes et des grisettes. Elles n’ont pas le cachet à la fois puissant et délicat ni la souplesse de taille des Niçoises, mais elles ont une fraîcheur de teint remarquable. Elles lissent leurs cheveux en bandeaux et les ramènent derrière la tête où ils forment un gros chignon. Une touffe de jasmin, une rose, ou toute autre fleur, est posée derrière l’oreille avec une coquetterie tout à fait charmante. Les moeurs, les idées et le langage sont ici moins français qu’à Monaco. On sent le voisinage du Piémont... » C’est dans cette direction du Piémont que le journaliste va poursuivre sa marche. Sa lettre se termine : « Madame, j’ai été peut-être long, mais le charme de la conversation avec vous m’a entraîné … Voici mon camarade qui me talonne impitoyablement pour partir. Nous partons dans une heure pour continuer, le bâton à la main et le sac au dos, notre flânerie sur la Corniche. Adieu donc, madame : ma prochaine lettre sera datée de Bordighera, une délicieuse oasis peuplée de palmiers – des palmiers à soixante lieues de la Canebière!... » Cette exposition présente un ensemble exceptionnel de plus de oeuvres majeures, gravées et picturales du Britannique Stanley William Hayter (). Ce peintre et graveur non figuratif a créé L’Atelier à Paris, en , permettant à toute la génération des avant–gardes du XXe siècle de s’initier en toute liberté à cet art de la gravure qui connaît alors son apogée. L’Atelier a offert aux artistes tels que Miro, Picasso, Masson et tant d’autres, toute liberté d’expressivité, donnant vie à la couleur dans l’art de graver par des procédés nouveaux mis au point par Stanley William Hayter. Son oeuvre est considérée aujourd’hui comme l’une des plus importantes dans le domaine de la gravure. Au début de la Rome Antique, la femme existait surtout par rapport à l’homme. Àla naissance, elle appartenait à la famille de son père. Après le mariage, elle changeait de famille et appartenait à celle de son époux. Ensuite, elle était la mère de ses enfants. Mais, au fil des siècles, elle a réussi à prendre de l’importance jusqu’à avoir un rôle politique. Francine Dutruit, professeure de lettres classiques, va à travers le destin de sept femmes de différentes époques de l’Histoire romaine, nous inviter à suivre l’évolution du statut féminin, des origines aux derniers siècles de l’Empire. Bien avant notre époque, la femme a toujours tenté de gagner son indépendance.