BIATHLON De l’argent pour les Bleus
Bernard Giudicelli, jusque-là secrétaire général, a été élu hier président de la Fédération française de tennis (FFT) et se retrouve à la tête d’une instance plombée par une longue crise, entre guerres intestines et enquête judiciaire pour des soupçons de malversations. Elu pour quatre ans, Giudicelli, qui fêtera ses 59 ans lundi, succède à Jean Gachassin comme patron de la deuxième Fédération sportive de France (derrière le foot). Il a devancé son principal adversaire, JeanPierre Dartevelle (vice-président chargé de la compétition), avec qui ses relations sont notoirement tendues, et l’outsider Alexis Gramblat, un avocat de 38 ans. Giudicelli a recueilli 897 voix (51,9%), Dartevelle 831 (soit 48,1%) et Gramblat aucune, selon les chiffres communiqués par la FFT. La désignation du nouveau président clôt une campagne houleuse, menée alors que le parquet national financier enquête sur des faits présumés de trafic de billets de Roland-Garros... Jean Gachassin est le principal visé dans cette affaire. Il est soupçonné d’avoir cédé illégalement des billets - on parle de 250 à 700 par an - à prix coûtant à un ami, agent de voyage dans son SudOuest natal, qui les aurait revendus au moins cinq fois plus cher. Le président sortant est aussi suspecté de trafic d’influence, dans le cadre du chantier d’extension de Roland-Garros. Gachassin nie. Giudicelli et Dartevelle aussi. Tous deux sont soupçonnés d’avoir revendu de manière illicite des billets et étouffé les suspicions de malversations pesant sur leur président. Un véritable « pacte du silence » selon l’Inspection générale de la jeunesse et des sports (IGJS). Cinq clubs de tennis ont obtenu de la justice la désignation d’un mandataire pour représenter la FFT dans ce dossier.
Un climat très lourd
Le climat est donc très lourd et la tache est rude pour Giudicelli, qui doit faire preuve de son intégrité et redorer le blason du tennis français. « Si ça ne change pas, on est dans une merde noire : on est en train de perdre des licenciés, le tournoi de RolandGarros a des tares au niveau international qui sont préjudiciables, on ne sait pas mettre des jeunes au haut niveau, il y a une ambiance délétère à la DTN, on ne sait pas qui est le patron », énumère un membre de la FFT. Giudicelli connait déjà les rouages de la Fédération puisqu’il est membre du comité de direction depuis 1991 et secrétaire général depuis 2013. Ce Corse charismatique est reconnu de tous - y compris de ses détracteurs- pour sa force de travail. Mais certains lui reprochent son ambition personnelle et ses méthodes parfois excessives. La France, emmenée par sa superstar Martin Fourcade, s’est adjugée hier la médaille d’argent du relais hommes des Mondiaux de biathlon remporté à Hochfilzen par la Russie. A domicile, l’Autriche a décroché le bronze. La Norvège, grande favorite au départ du relais, a fini 8e à plus de deux minutes. Après les belles prestations de Jean-Guillaume Beatrix (0 faute au tir) et de Quentin Fillon-Maillet (1 faute), les Bleus, idéalement placés pour la victoire, ont été handicapés par les 3 erreurs au tir couché de Simon Desthieux. Mais le Français a su se ressaissir sur son tir debout, afin de lancer le numéro 1 mondial sans trop de casse. Fourcade n’a commis aucune erreur et a rétabli quelque peu la situation, sans toutefois rattraper Anton Shipulin, son dauphin au classement général de la Coupe du monde, sur les skis. « Shipulin avait plus de 20’’ d’avance au départ. J’ai réussi à en combler une partie et forcément ça se paie sur le dernier tour. Je n’étais sans doute pas dans mon meilleur jour » expliquait le natif des Pyrénées-Orientales. Cette médaille d’argent était tout de même la 7e médaille pour la France dans ces Championnats du monde, et la 5e en 5 courses pour Fourcade. A l’arrivée ce dernier ne cachait pas sa joie. « C’est génial. Au-delà de la petite déception de ne pas avoir l’or, c’est super de faire ça pour l’équipe. » Il tentera avec la Mass-Start d’aujourd’hui, de décrocher une 6e médaille, en autant de courses.