Mr. Bean dans la peau de Maigret
Série France 3 dégaine un Maigret tout droit venu d’Angleterre avec l’acteur Rowan Atkinson
Maigret tend un piège » et Maigret et son
mort sont les deux premières adaptations d’une nouvelle collection de fictions tirées de l’oeuvre de Georges Simenon. Produite et tournée par une équipe anglaise, elle donne au célèbre commissaire un autre visage, celui de Rowan Atkinson, alias Mr. Bean. Protagoniste de 75 romans policiers et de 28 nouvelles écrites entre 1931 et 1972 par l’écrivain belge Georges Simenon, le commissaire Jules Maigret n’a jamais cessé d’inspirer la sphère audiovisuelle. En attestent ses nombreuses adaptations, incarnées successivement par Pierre Renoir, Harry Baur, Michel Simon, Jean Gabin, Jean Richard, Bruno Cremer et Sergio Castellito, notamment. La liste est longue et se complète depuis quelques mois par un Maigret venu tout droit d’Angleterre et personnifié par Rowan Atkinson. Le choix peut sembler surprenant, le visage de l’acteur étant associé depuis plus de vingt ans au personnage comicoélastique de Mr. Bean. Et pourquoi pas ? « Rowan Atkinson est, selon moi, l’un des Maigret les plus crédibles qui aient jamais existé, note John Simenon, fils de l’écrivain et coproducteur de la série. Sa sensibilité, son empathie, ses silences, ce qu’il exprime du personnage d’une simple posture ou d’un regard, sont stupéfiants. » Ce Maigret-là en effet parvient à transmettre les plus fortes émotions sans bouger un cil. Posé, on le sent aussi troublé et fragile. Dans le premier volet, Maigret tend un piège ,ilrépond à la remise en cause brutale par sa hiérarchie de ses compétences par un bourrage de pipe tranquille. Et pourtant… « Quand j’ai accepté ce rôle, se souvient l’acteur, je n’étais pas certain d’être capable de l’endosser. En y réfléchissant, je me suis rendu compte que ce qu’il y a d’étrange avec ce personnage, c’est que ce n’est justement pas vraiment un personnage. Il n’a pas d’accent, il ne zozote pas, il ne boite pas, il n’aime pas l’opéra, il ne boit pas, ne se drogue pas, ne lutte contre aucun démon, n’est ni colérique, ni cynique, ni infidèle. Bref, c’est un type ordinaire. Et ça c’est extrêmement intéressant. » Cerise sur le gâteau, il ne conduit pas, un détail possiblement rédhibitoire pour le passionné de vitesse automobile qu’est Atkinson. Une passion qui a failli lui coûter la vie en 2011, lorsque sa McLaren F1 a pris feu en percutant un arbre.