Cinq candidats à la présidentielle face aux questions de santé
Cinq postulants à l’Élysée donneront demain leur vision de la santé et de la protection sociale futures. L’occasion de préciser leur programme sur un thème qu’affectionnent les Français, à la fois très attachés au système de santé et inquiets pour son avenir.
Changements chez Fillon
Emmanuel Macron, candidat d’En marche!, ouvrira ce grand oral organisé par la Mutualité française au Palais Brongniart à Paris, avant de laisser la place à Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Benoît Hamon (PS), Yannick Jadot (EE-LV) et enfin François Fillon (Les Républicains). Disposant chacun d’une vingtaine de minutes, ils présenteront leurs propositions, avant de répondre aux questions de trois think tanks (cercles de réflexion) aux couleurs politiques différentes : la Fondapol (classée à droite), la Fondation Jean-Jaurès (proche du PS) et Terra Nova (étiqueté à gauche). L’enjeu est notamment de taille pour François Fillon, qui avait provoqué la polémique jusque dans son camp en proposant de « focaliser » l’assurance maladie sur les «gros» risques – affections graves ou de longue durée (ALD) – alors que les « petits » seraient remboursés par les mutuelles ou assurances privées. Accusé de vouloir «privatiser» la santé, le candidat de la droite avait finalement retiré mi-décembre la proposition de son site web. « Sur la Sécurité sociale, beaucoup de choses vont changer», a d’ores et déjà prévenu, il y a une dizaine de jours, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et soutien du député de Paris.
Mieux rembourser l’optique et le dentaire
Emmanuel Macron, qui n’a pas encore dévoilé son programme, devrait évoquer sa proposition de prise en charge à 100 % des frais de lunette, des prothèses dentaires et d’audition dont on ignore toutefois qui, des mutuelles ou de la Sécu, en assurera la charge. Un meilleur remboursement de ces soins que partagent Nicolas Dupont-Aignan et Benoît Hamon. Ce dernier s’est déclaré en effet pour que l’Assurancemaladie rembourse davantage les soins dentaires notamment, mais préconise à l’inverse son désengagement sur les médicaments «de confort ». Il pourrait aussi aborder la délicate question de la répartition des médecins sur le territoire. Enfin, le socialiste devrait réitérer sa proposition d’un « droit à la santé universel, indépendamment du statut professionnel ou personnel » en étendant l’aide à l’accès aux complémentaires santé aux fonctionnaires, retraités, étudiants et chômeurs longue durée.