Ils ont fait un carton
Cyprien, Obbadi, Balotelli et Cardinale se sont fait remarquer à Lorient. Pour diverses raisons
Le Gym a retrouvé la troisième place ce matin après le nul de Paris face à Toulouse (0-0). Mais le trio se tient désormais en trois points et les “Rouge et Noir” présentent le même bilan comptable que le tombeur du Barça après 26 journées. Seule la différence de buts leur est défavorable, c’est presque déjà un exploit. Paris et Monaco sont les grandissimes favoris pour le titre quand l’OGC Nice reste pour beaucoup qu’un faire-valoir. Tant mieux, pour vivre heureux vivons cachés pensent fort certains Aiglons. «On fera les calculs à la fin, jurait encore Wylan Cyprien dans la zone mixte du Moustoir. Je suis fier de ce qu’on a produit ce soir (samedi). Ona montré qu’on était plus fort défensivement en tenant le score à dix contre onze. Chose qu’on n’aurait pas su faire il y a quelques semaines en arrière ». Le septième but de la saison de l’ancien Lensois a permis aux hommes de Lucien Favre d’empocher leur cinquième victoire sur le plus petit des scores à l’extérieur (Angers, Nancy, Saint-Etienne, Guingamp). Auteur également de trois passes décisives en L1 et d’une réalisation supplémentaire en Ligue Europa, à Krasnodar (25), le polyvalent milieu de terrain explose pour sa deuxième saison dans l’élite.
Cyprien : « Obbadi me fait du bien »
Il n’avait claqué que deux fois l’année de son baptême en L1 avec les Sang et Or, pour deux assists. A Lorient, la première titularisation de Mounir Obbadi lui a ouvert de nouveaux espaces. Hilare, Wylan n’a pas démenti. « C’est vrai qu’il me fait du bien. Je me sens plus libre pour m’exprimer offensivement, je suis un peu moins concerné par les tâches défensives avec Mounir sur le terrain ». Le Marocain qui fêtera ses 34 ans le 4 avril prochain est sorti sur les rotules à un quart d’heure de la fin après avoir rayonné dans l’entrejeu dans les 45 premières minutes. Par son activité à la récupération et ses bonnes orientations notamment. Une belle pioche pour un coach qui avouait ne pas le connaître voilà un mois. « Je ne le connaissais pas parce que j’étais en Allemagne, et lui a longtemps été blessé, a répondu Lucien Favre en conférence de presse en référence à ses sept matchs et 433 minutes sous les couleurs lilloises cette saison. Mais j’avais bien sûr regardé des vidéos, des actions sur internet... Progressivement, il s’installe là et on est très content de lui. C’est un bon gars, très positif, ça bosse et ça joue juste. Il est plus 8 que 6 dans le jeu, il plonge vers l’avant. Mais ce n’est pas interdit non plus de plonger pour un numéro 6 ».
Cardinale : « Pas évident de devoir toujours prouver »
Plonger, Cardinale l’a fait aussi à merveille en Bretagne. Et mine de rien, ce vingtième clean-sheet de sa jeune carrière (voir chiffre) pourrait compter bien plus que les précédents. « On entend énormément de bruit sur les gardiens de but de l’OGC Nice depuis un petit moment. Devoir prouver chaque week-end que tu es capable d’être le numéro 1, ce n’est pas toujours évident. Ça peut jouer contre moi parfois... Ce match va me faire du bien dans la tête ». C’est la première fois que le natif de La Ciotat exprime un léger malêtre par rapport aux rumeurs incessantes sur Sirigu, Costil ou Mandanda et sur la concurrence que devait apporter l’arrivée de Walter Benitez. Et franchement, ça se comprend pour un gardien qui soufflera sa 23 bougie dans un mois (27 mars), eau coeur de sa deuxième saison seulement chez les pros. Mais comme ses neuf coéquipiers qui ont défendu chèrement les trois points dans la dernière demi-heure, Yoan a su de nouveau faire parler sa force de caractère après l’expulsion de son pote Balotelli.
Balotelli : le vestiaire reste soudé derrière lui
« On s’est tous regardé au moment du carton rouge, et on s’est dit que ça allait être long et dur. Mais on ne peut pas lui en vouloir. C’est son personnage qui le pénalise encore ». Une version réfutée par Lucien Favre mais partagée dans le vestiaire. Tous les Niçois qui se sont arrêtés en zone mixte lorientaise ont balayé l’idée que l’international transalpin pouvait les agacer. «Vous ne pouvez pas imaginer l’image qu’il a en dehors d’un terrain de foot, poursuit “Cardi”. Il est très attachant, avec même un très bon fond ». On n’en doute pas, c’est même
l’image plutôt fun que renvoie Mario sur les réseaux sociaux. Rien à voir avec ce numéro 9 qui marche actuellement plus au jaune et au rouge qu’au Super. Le Gym a besoin du Balo capable de planter un but tous les trois matchs (127 en 336 rencontres officielles). Pas de celui qui collectionne neuf expulsions depuis le début de sa carrière. Il devrait être au minimum absent pour les deux prochains matchs à cause de son «fuckoff» adressé à Tony Chapron,
(1) et ce malgré ses excuses formulées à l’arbitre après la partie. Mais rien n’est perdu avec Balotelli. Tout est possible surtout avec lui. 1 : « Va te faire foutre » en anglais