Nice-Matin (Cannes)

CYCLISME Simon, sacrée délivrance Au sprint

- Romain Hardy (Fortuneo, e du général à ’’) : Rudy Molard (FDJ, e de l’étape à ’’) : GUILLAUME RATHELOT G. R. G. R.

Troisième en 2012, quatrième l’an dernier, Julien Simon a confirmé que le Tour du haut Varmatin lui réussissai­t bien. Ce week-end, il a fait encore mieux puisque sa victoire d’étape, hier à Draguignan, lui permet de se hisser sur la deuxième marche du podium. Le coureur de Cofidis, déjà huitième samedi, a réglé le sprint disputé entre neuf coureurs. À chaud, portant son bébé dans ses bras, il ne réalisait toujours pas : « Je suis trop heureux ! C’est une délivrance énorme ! »

Retour de blessure

Le Breton de 31 ans est bel et bien de retour après une fracture du coude survenue il y a un peu moins d’un an sur le Tour du Yorkshire. Lui qui a fait « beaucoup de sacrifices » après cette blessure « J’aurais préféré faire dixième et gagner une étape, mais je confirme que je marche bien sur ce début de saison, c’est de bon augure pour la suite. J’étais désigné comme le leader de l’équipe. Arnold (Jeannesson) et Maxime (Bouet) ont bossé pour moi. J’ai lancé le sprint un peu tard, j’étais un peu enfermé, mais troisième, c’est bien. J’enchaîne sur les Boucles Drôme-Ardèche et Paris-Nice, où j’espère que Fortuneo fera une excellente course. » « On savait que ça allait être compliqué de décrocher Dumoulin dans les Tuilières, on a vu qu’il était en forme la veille, mais on est monté vraiment costaud. On ne bascule pas avec grand-chose, j’ai tout de suite fait un énorme effort pour creuser, avec le vent de face. Le plus gros du travail était fait, mais il fallait tenir ensuite. Ce qu’on a fait, c’est super. » savoure d’autant plus cette victoire. La toute première depuis mai 2014 (Grand Prix de Plumelec-Morbihan). (E Les motifs de joie et de satisfacti­on ne manquent pas. « C’est une délivrance pour Cofidis parce que c’est la première Le maillot bleu azur est en vogue sous le soleil varois ! Certes, ils n’ont pas eu le loisir de jouer le classement général, mais les coureurs de la formation Delko Marseille Provence KTM ont largement étrenné leur tunique aux couleurs d’été ce week-end. Fidèles à leur habitude. Après Rémy Di Gregorio la veille, Angel Madrazo s’est glissé dans l’échappée d’hier. Mais ce n’est pas tout! Julien El Fares a pris la deuxième place de l’étape dracénoise, Mauro Finetto la quatrième (ainsi que la 6e du général). « On va partir sur une course de mouvements. C’est notre philosophi­e, résumait hier matin Quentin Pacher (14e à 28’’). Il y a les échappées, mais on va aussi essayer de provoquer dans la côte des Tuilières, de sortir du peloton. »

El Fares, le slalom et le poker El Fares et Finetto ont ainsi oeuvré pour le dynamiter dès les premiers hectomètre­s de la montée. « Dès qu’on passe la ligne, ça se gare. Si on n’est pas placé, c’est du slalom, a relevé le Provençal, qui disputait son neuvième THVM. On n’a pas roulé pour faire perdre Dumoulin, on avait une victoire à aller chercher. Et il ne fallait pas réfléchir car on avait plus de chance à dix qu’à 20-25 à l’arrivée. » La victoire a échappé aux petits hommes bleus, mais la satisfacti­on était bien là. « Je préfère miser sur un coup de poker et avoir tout perdu, souligne El Fares, neuvième au général (à 8’’). On est dans une bonne dynamique. Sur des Ils ont créé la très bonne surprise lors de la première étape. Respective­ment troisième et quatrième à SaintPaul-en-Forêt, Maxime Vantomme et Kevyn Ista ont fait parler leurs talents de sprinteur. « En bosse, je suis toujours fort. C’est juste un peu dommage qu’il y ait eu ce virage à 20 mètres de l’arrivée, c’est là où Dumoulin et Vichot sont partis », a rappelé le premier, qui aurait pu s’offrir victoire. On avait une équipe de jeunes sur le haut Var, avec aussi beaucoup de mecs qui revenaient de blessure. bons rails pour faire une bonne saison. » Comme un symbole, l’équipe marseillai­se a ramené chez elle les deux maillots de la combativit­é (Di Gregorio et Madrazo). Noirs avec des taches grises ceux-là. Un goût discutable... un succès plutôt inattendu. Les deux Belges, coéquipier­s chez WB Veranclass­ic Aquality Protect, se trouvaient en tout cas dans la position parfaite pour embêter les favoris, hier, à Draguignan. Las, ils ont été décramponn­és dans l’ascension finale des Tuilières. Celle que redoutait tant Vantomme, récent huitième de l’Étoile de Bessèges. « Le problème, c’est cette dernière montée. Elle Tout le monde a fait son boulot avec ses moyens », raconte Julien Simon. Souvent placé mais rarement vainqueur, le puncheur va sans doute retenir la leçon des Tuilières et de la folle chevauchée jusqu’à l’arrivée à Draguignan. « J’avais senti que les jambes étaient bonnes. Mais j’ai tellement fait d’erreurs par le passé, je m’enflammais, je lançais de trop loin... Il y avait tout le temps un truc : soit je me faisais enfermer, soit je n’y croyais pas, soit il manquait quelque chose, se souvient le leader de la Cofidis. Là, j’ai vu qu’on avait vent de face. J’ai attendu, attendu. Puis je sentais que je n’avais pas de crampes, rien... Donc c’était bon ! » Son heure est enfin venue. Sa saison, elle, est plus que jamais (re)lancée. est vraiment dure. Chaque année, je suis lâché à 100 mètres du sommet », confiait-il. Vantomme, le Flamand, et Ista, le Wallon, se sont toutefois accrochés, terminant la 2e étape avec le groupe Dumoulin. Au général, ils reculent aux 17e et 18e rangs. Ce qui reste un excellent résultat dans l’optique de leur objectif : les classiques, dans un mois à domicile. Comme la veille au Cannet-des-Maures, une minute de silence puis d’applaudiss­ements a été respectée hier sur la ligne de départ à Draguignan en mémoire de Fabien Rossolini. Le speaker licencié à l’OCCV, le club de la ville, n’a laissé que des bons souvenirs à la famille du vélo et du sport en général. La cérémonie d’adieu à Fabien aura lieu aujourd’hui à  heures au crématoriu­m de Cuers. Le directeur de la course, Serge Pascal, avait du mal à trouver ses mots. À l’heure du bilan, il ne pouvait guère se réjouir. Très ému par la disparitio­n de son ami et bras droit Fabien Rossolini, il a évoqué « un manque ». La victoire de Vichot, « qui est le premier à remporter trois fois l’épreuve disputée sur deux jours » ou la météo ensoleillé­e sont passées au second plan. L’OCCV Draguignan de Serge Pascal n’en a pas fini en février. Le Tour du haut Var-matin à peine terminé qu’il organise le Tour de La Provence. Cette course en trois étapes (de demain à jeudi) se dispute à travers les Bouches-du-Rhône et le Var. Ainsi, le e jour, le peloton arrivera à Marseille - Notre-Dame de La Garde après une bonne incursion dans le départemen­t (Rians, Esparron, Bras, Tourves, Mazaugues, Plan-d’Aups). L’an dernier, Thomas Voeckler avait remporté la re édition.

 ??  ?? Vainqueur de l’étape au sprint hier, Julien Simon exulte. Blessé l’an dernier, il n’avait plus rien gagné depuis près de trois ans. (Photos Philippe Arnassan)
Vainqueur de l’étape au sprint hier, Julien Simon exulte. Blessé l’an dernier, il n’avait plus rien gagné depuis près de trois ans. (Photos Philippe Arnassan)
 ??  ?? Maxime Vantomme, le sprinter, n’aime pas les Tuilières. Les coureurs au maillot bleu azur se sont montrés ce week-end, comme Finetto et El Fares (à g.). Madrazo (au centre) et Di Gregorio (à d.) ont raflé les deux tuniques tachées de la combativit­é...
Maxime Vantomme, le sprinter, n’aime pas les Tuilières. Les coureurs au maillot bleu azur se sont montrés ce week-end, comme Finetto et El Fares (à g.). Madrazo (au centre) et Di Gregorio (à d.) ont raflé les deux tuniques tachées de la combativit­é...

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