Nice-Matin (Cannes)

Le Bihan renaît, Nice rêve toujours

Grâce à un doublé de son attaquant qui n’avait plus joué depuis 17 mois en L1, le Gym a dépassé le PSG et mis la pression sur Monaco

- VINCENT MENICHINI

Il l’avait certaineme­nt dû y penser fort, le rêver même, voire le réaliser à la console de jeux. De là à le faire en vrai, non pas une fois, mais deux fois, cela mérite un immense respect et marque un nouveau tournant dans la saison du Gym qui s’accroche à un destin hors norme. En inscrivant un doublé salvateur dix-sept mois après sa dernière apparition en pro Mickaël Le Bihan a sorti l’OGC Nice d’un drôle de guêpier mis sur pied par le brillant tacticien qu’est Jean-Louis Gasset. Miné par des blessures à répétition (fractures de fatigue au tibia, abdominaux), l’attaquant niçois, entré à la 60e minute à la place d’Anastasios Donis, s’est offert deux instants de bonheur intense, de joie frissonnan­te qui lui ont valu l’ovation ô combien méritée de l’Allianz Riviera, où il se sent décidément très à l’aise (3 buts en 3 apparition­s). En septembre 2015, déjà, il avait régalé lors d’une démonstrat­ion contre Bordeaux (6-1), avec un but à la clé et des actions de classe. Car, ce joueur-là, acheté deux millions d’euros au Havre à l’été 2015, a ce petit quelque chose en plus, une gestuelle singulière qui a rapidement charmé Lucien Favre. « On le voit de suite à l’entraîneme­nt que c’est un bon joueur, a savouré le technicien suisse. Dans la semaine, on a parlé et il m’a dit qu’il était prêt. J’avais prévu de le faire jouer trente minutes. Il nous a apporté de la profondeur, a été un très bon point d’ancrage et marque deux buts magnifique­s. »

« Je reviens de tellement loin »

Deux buts comme une délivrance qui ont mis un point final à une période cauchemard­esque, escortée par les rechutes, les doutes et la crainte de ne plus jamais rejouer au plus haut-niveau. Son « come-back », Le Bihan l’a entamé dès le mois de janvier avec une première apparition avec la CFA. Quelques minutes dans le froid glacial de la Plaine du Var, devant une toute petite chambrée, pour retrouver quelques sensations. Il y a ensuite eu le premier but, toujours avec la réserve, à Mont-de-Marsan, à l’abri des regards, et enfin la résurrecti­on, hier soir, à la face de la Ligue 1. Pour Le Bihan, c’était une soirée comme aucune autre. « Sur le premier but, je cours partout, je ne sais même pas où je vais, a souri le héros du jour, radieux. Je reviens de tellement loin. Je n’ai jamais lâché. Quand j’entre, c’est déjà du bonheur, alors marquer un but, puis deux... » Pour Nice, c’est une saison comme aucune autre. Avec trois points de plus, Nice a mis la pression sur Monaco et Paris. On l’écrit depuis plusieurs mois, mais c’est toujours aussi fascinant

de voir le Gym jouer des coudes avec deux monstres, deux colosses qui animent magnifique­ment nos milieux de semaine. Une équipe niçoise portée, hier, par le talent du Phénix Le Bihan, mais aussi par une réussite maximale, symbolisée par le coup franc sur le poteau de Ryad Boudebouz dans le temps additionne­l. Il y a des signes qui ne trompent pas et nous font penser que l’état de grâce va se prolonger. Notre souhait ? Qu’il dure éternellem­ent.

 ?? Photos : Frantz Bouton et AFP ?? Eysseric a beaucoup tenté.
Photos : Frantz Bouton et AFP Eysseric a beaucoup tenté.
 ??  ?? Le Bihan comme dans un rêve !
Le Bihan comme dans un rêve !

Newspapers in French

Newspapers from France