Nice-Matin (Cannes)

BOXE Brahim Asloum : « Une belle aventure ! »

Président de la franchise française, les Fighting Roosters, et promoteur de la soirée France-Italie programmée au Cannet le 9 mars, l’ancien champion du monde WBA se veut enthousias­te

- PHILIPPE HERBET

Direct, comme les coups qu’il portait sur les rings. Mais toujours aussi passionné et jamais dans l’esquive. L’ex Petit Prince du noble art – le seul en France à avoir conquis une ceinture mondiale chez les pros après avoir été cherché l’or olympique (en , à Sydney) – est de retour au Cannet, presque  ans après ce championna­t WBA qui lui avait permis d’aller tutoyer les étoiles. Mais cette fois, sans les gants, en qualité de président de la seule franchise tricolore dans ces World Series et de promoteur d’une soirée qui va régaler les aficionado­s. Brahim Asloum,  ans au compteur depuis le  janvier et véritable hommeorche­stre (après s’être essayé au cinéma, il est devenu consultant télé, préparateu­r physique, notamment du tennisman Benoit Paire, et continue en parallèle de gérer sa société spécialisé­e dans l’événementi­el ), a toujours été atypique dans le milieu de la boxe. Mais personne ne peut lui reprocher de ne rien faire pour défendre les intérêts de son sport. En témoigne cette nouvelle aventure à la tête des Fighting Roosters, qui regroupe la bagatelle d’une trentaine d’athlètes…

Brahim, vous avez déjà remporté les World Series avec Paris United. Pourquoi avez-vous choisi de repartir dans l’aventure cette année ?

Justement parce que c’est une belle aventure. Et qu’elle est valorisant­e pour le pays. Ça permet aussi aux athlètes de s’exprimer, de boxer régulièrem­ent. Les World Series, c’est aujourd’hui le seul championna­t mondial qui existe. Et c’est important que la France y participe.

C’est un championna­t au format atypique…

En fait, c’est de la boxe pro, avec bandage dur et notation profession­nelle (sans casque, ni maillot, NDLR). La seule différence, c’est que les combats se disputent en  rounds (au lieu de , NDLR) de  minutes. Mais dans chaque équipe, on retrouve les meilleurs boxeurs dits olympiques et de vrais profession­nels. Cela dit, c’est aussi une compétitio­n par équipe et on vise clairement une place en play-off, face aux continents américain et asiatique.

Il y a aussi, pour les meilleurs, une qualificat­ion olympique à aller chercher...

Exactement. Aux JO de Rio, c’était déjà le cas. Ça a été une évolution positive et même indispensa­ble pour faire évoluer la boxe.

Revenir au Cannet, après y avoir conquis un titre de champion du monde WBA le  décembre , c’est plus qu’un clin d’oeil. Symbolique, non ?

J’ai quasiment boxé chaque année au Cannet. C’est une ville qui aime le sport, la boxe. Alors comme je me lance dans l’organisati­on d’événements profession­nels, c’était une évidence pour moi que de venir ici. Il y a un super-public, de vrais connaisseu­rs et vu qu’on a une très belle équipe, je tenais à passer par Le Cannet.

Sait-on déjà qui sera à l’affiche ?

Pas encore. Parce que le choix des cinq boxeurs qui monteront sur le ring est aussi un choix stratégiqu­e, en fonction de l’adversaire. Donc, on annoncera la liste une semaine avant. Maintenant, on présentera de toute façon une belle équipe, performant­e, c’est garanti. D’autant que ce match face à l’Italie devrait être décisif pour conserver la tête du groupe.

Depuis , date à laquelle ont été initiées ces WSB, la boxe y a-t-elle gagné en visibilité ?

Clairement, oui. C’est une compétitio­n qui valorise les boxeurs et qui permet aux médias et au public de s’intéresser davantage à notre sport. En France, on a d’ailleurs signé un partenaria­t de  ans avec SFR Sport, qui s’est engagé à diffuser tout le championna­t mais aussi régulièrem­ent des sujets sur les garçons qui sont dans l’équipe. Médiatique­ment, c’est un vrai plus et on ne pouvait pas rêver mieux…

Promoteur, président, homme d’affaire, commentate­ur, et même un temps acteur… Ça fait beaucoup de casquettes pour un seul homme ?

Oui, mais je suis encore jeune. J’ai de l’énergie à revendre et beaucoup d’envie… Mais c’est aussi la vie qui a fait que j’ai suivi autant de chemins différents. Cela dit, le fil rouge, c’est l’envie de défendre mon sport, d’aider les nouvelles génération­s à éclore et de favoriser ce lien social. Je ne dis pas que je m’en suis fait un devoir, mais j’essaye de ne pas me tromper et de m’appliquer dans ce que je fais.

Avoir choisi John Dovi pour occuper le poste de manager général, de directeur sportif, ça crédibilis­e encore un peu ce projet ?

Tout à fait. Il a d’abord été un grand champion, que j’ai côtoyé quand nous étions en équipe de France. Et il connaît par coeur la boxe, que ce soit en France ou à l’internatio­nal. C’est lui qui est en charge de faire la sélection, de me proposer les meilleurs boxeurs du moment, et je lui fais entière confiance. Il sait ce qu’il fait.

Dernière chose, pourquoi les « Fighting Roosters » ?

En fait, ce sont des franchises un peu calquées sur ce qui se fait en NBA, très identifiée­s à l’internatio­nal. Et je n’allais pas reprendre le même nom que la première fois où j’ai monté une équipe. Alors, comme le Coq est le symbole de la France et que Roosters peut aussi être entendu comme « mettre une rouste », on s’est dit pourquoi pas ?... Nous sommes des Coqs combattant­s…

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(Photo AFP) Brahim Asloum derrière les JO, devant de beaux projets.

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