Aux petits soins
C’est à croire que nos plus fins politiciens ont adopté le leitmotiv que les braves gens susurrent au moment des voeux et des anniversaires : « Tant qu’on a la santé !… ». Car jamais on ne s’est autant préoccupé de nous offrir ou de nous rembourser les prothèses oculaires, auditives et dentaires que la Sécu et les mutuelles laissaient à notre charge sous prétexte qu’elles se situaient dans la tête et qu’on dépensait déjà suffisamment pour le reste de notre corps. Hollande ne pourra plus se moquer des « sansdents ». Les bigleux redeviendront des malvoyants et les dures de la feuille des malentendants. Un candidat a même eu l’idée de nous faire bénéficier tous les deux ans d’une visite médicale « longue et gratuite » sans préciser combien de temps le toubib devra nous garder dans son cabinet et s’il pourra profiter du bon état de nos organes pour rédiger son courrier jusqu’au moment de nous libérer. Il faut toutefois redouter que le règlement d’un problème en aggrave un autre puisque, soignés gratuitement et mieux, nous vivrons plus longtemps au grand dam des caisses de retraite. Avant qu’apparaisse un nouveau phénomène de société que les technocrates ne manqueront pas de nommer « la paupérisation des héritiers ». La prolifération des parents centenaires contraindra en effet les enfants à attendre au moins ans pour entrer en possession des biens familiaux. Un peu tard pour un vélo.