Ils font pression
L’alternative du maire de Bordeaux prend de plus en plus forme au cas où le candidat de la droite à la présidentielle se retirerait
Plusieurs dizaines d’élus azuréens et régionaux ne croient plus en François Fillon. Ils ont appelé, hier, à son retrait ou à ce qu’il renonce au rassemblement du Trocadero, d’autres ont demandé à Alain Juppé de se porter candidat, d’autres encore – à l’image de Jean Leonetti – estiment « qu’il appartient à François Fillon de décider ».
Sèchement battu à la primaire de la droite par François Fillon, Alain Juppé ne se « défilera pas » comme solution de recours à deux conditions. Si « François Fillon se retire de lui-même » et s’il obtient un soutien « unanime » de son parti, a indiqué hier son entourage. Les juppéistes avaient déjà déserté depuis jeudi la campagne de François Fillon, menacé d’une probable mise en examen le 15 mars dans l’affaire des emplois fictifs présumés de plusieurs de ses proches. La plupart des proches d’Alain Juppé, qui avaient intégré le dispositif de campagne de François Fillon, ont fait défection : Benoist Apparu, Christophe Béchu, son conseiller Gilles Boyer, devenu trésorier de la campagne de François Fillon, ou encore Edouard Philippe. Au pointage officiel du Conseil constitutionnel hier matin, Alain Juppé a déjà enregistré officiellement un parrainage.
Scénario catastrophe
Au même moment, Thierry Solère, porte-parole de la campagne de Fillon et organisateur de la primaire, démissionnait à son tour, tout comme Dominique Bussereau, l’un de ses conseillers politiques. Son directeur de campagne, Patrick Stefanini, a également remis sa démission à travers une lettre publiée sur le site du JDD, celleci a été acceptée par François Fillon qui a nommé Vincent Chriqui, maire de Bourgoin-Jallieu (Isère). Dans la soirée, l’UDI a retiré son soutien. Son président
Jean-Christophe Lagarde a demandé « solennellement aux Républicains de changer de candidat » au profit d’Alain Juppé, « le plus légitime ». Mais ces défections ne semblaient pas suffire à ébranler la détermination du candidat. Dans une vidéo publiée sur Twitter (lire ci-dessus) l’ex-Premier ministre a exclu tout retrait de la course au profit d’Alain Juppé comme le voudraient maintenant nombre d’élus LR et a appelé ses partisans à rester unis. À 50 jours du premier tour, la droite se trouve dans un scénario digne d’un film catastrophe, les sondages prédisant l’élimination de son candidat dès le premier tour de la présidentielle.