« Scène est un incroyable challenge »
Vanessa Charles est directrice générale adjointe des services en charge de la Culture. Un poste passionnant qu’elle occupe depuis moins d’un an au sein de la mairie de Mougins
En un coup d’oeil, on comprend qu’elle a été danseuse. Grande brune au long cou, Vanessa Charles a gardé le port de tête des petits rats et fait volontiers quelques pas à l’occasion. Mais c’est dans l’administration culturelle que cette Niçoise de 45 ans mène la danse. Pas du genre à faire des ronds de jambe, elle a été choisie pour sa franchise et ses connaissances du monde artistique pour être directrice générale adjointe des services de la Ville de Mougins, en charge de la Culture. Un poste qu’elle occupe depuis avril dernier.
Vous êtes née à Nice, mais vous connaissez bien Mougins ?
Oui, effectivement, j’ai été danseuse et formée à l’école Rosella Hightower de à . Ensuite, j’ai effectué un parcours universitaire, je suis docteur en histoire de l’art spécialisée en danse.
Mais vous avez rejoint l’administration culturelle ?
J’ai travaillé au Centre de développement chorégraphique d’Aquitaine en tant que responsable du développement des publics et de la danse. Puis j’ai été assistante de direction au Théâtre national de Bordeaux Aquitaine et j’ai également exercé les fonctions de coordinatrice de l’École supérieure de théâtre (ESTBA) pendant deux ans. En , j’ai passé le concours de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles, NDLR). Et je suis devenue conseillère pour la danse en région PACA pendant cinq ans avant de rejoindre le ministère de la Culture, à Paris, et la direction générale de la création artistique. Où j’étais chargée de la mise en oeuvre de la politique de la danse par l’État.
Comment êtes-vous arrivée au poste de directrice générale adjointe en charge de la Culture ?
Je connaissais l’équipe municipale de Mougins, surtout le directeur général des services, Christophe Ulivieri et l’adjoint à la Culture, Michel Bianchi. Quand j’étais à la DRAC, je siégeais au conseil d’administration de l’école Rosella Hightower. J’avais bataillé pour obtenir des budgets, d’ailleurs… Quand j’ai recroisé le DGS, on a discuté, il m’a proposé le poste. Et j’ai accepté.
Votre poste à Paris ne vous plaisait plus ?
L’intérêt de mon poste s’étiolait, je suis quelqu’un d’engagée. Pour faire simple, disons que j’ai une certaine éthique et que je n’avais pas les moyens de remplir la mission qui m’avait été confiée. Et puis, d’un point de vue personnel, j’avais envie de revenir dans le Sud.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le poste mouginois ?
Le projet porté par la mairie m’a plu immédiatement. C’est passionnant d’assister à la création d’une salle qui comporte autant de facettes que Scène . C’est rare d’avoir un tel lieu : à la fois école de musique, lieu d’exposition, salle de concert et de spectacles, studios d’enregistrement, résidence d’artistes, mais aussi ateliers de poterie, de photographie… C’est un incroyable challenge, à la fois stimulant car tout est à faire et inquiétant car on ne sait pas où l’on va. Il va falloir conquérir le public. C’est rare d’avoir une commune qui porte une telle ambition.
Parlons de la programmation, elle se veut tout public, mais n’y a-t-il pas un danger ? À vouloir plaire à tout le monde, on ne plaît à personne…
Créer un pôle comme Scène n’est pas simple, il faut trouver le public. C’est tout l’enjeu de ce bel espace. C’est René Corbier qui s’est chargé de la programmation en tant que directeur artistique. Il connaît très bien le milieu culturel du bassin cannois (il était directeur des affaires culturelles de la ville de Cannes de à , NDLR). Pour la première année, on a misé sur une programmation éclectique et de qualité. Il y aura du cirque, des spectacles de marionnettes, des concerts de musique actuelle, de la danse… Des choses qui existent par ailleurs mais sous d’autres formes. Chaque art peut revêtir différentes formes. C’est tout l’intérêt de l’art.
Quels spectacles avez-vous envie de découvrir ?
J’ai hâte de découvrir les spectacles de marionnettes (dans le cadre de la semaine de la marionnette du au avril) et bien sûr Barbara Hendricks et son blues band (le avril)… Et l’exposition de Christophe Fort, un artiste à découvrir dès le mars !