L’histoire des harkis racontée aux écoliers de François-Jacob
Quarante élèves participeront à l’inauguration de la plaque hommage aux familles de harkis, vendredi prochain à 11 h, à l’ancien hameau de Timgad, route de Pégomas. Les enfants de l’école François Jacob, située sur cet ancien camp harki, ont reçu la visite du premier adjoint Laurent Broihanne et du président du collectif des associations de harkis dans les Alpes-Maritimes, Ali Amrane, élu à Grasse. Les deux élus ont rappelé l’histoire et en particulier celle des harkis mouansois. « Je suis né au camp
de Rivesaltes, expliquait Ali Amrane. Quand j’avais 2 ans, en 1964, mes parents ont choisi le camp de Mouans-Sartoux. » Enfance, adolescence, vie scolaire, club de football, les souvenirs défilent : « Ce n’était pas facile de s’intégrer, se souvenait Ali Amrane. Il y avait 67 familles au hameau de forestage. Nous vivions en communauté, entre nous, avec très peu de contacts en dehors. Les liens de fraternité et solidarité étaient très forts entre nous. Nos parents craignaient d’aller en dehors des camps. Les conditions de vie étaient très difficiles, surtout pour nos mamans qui n’allaient pas en ville. Des commerçants ambulants venaient à nous. Je me souviens des terrains de foot, des batailles dans la rivière de la Mourachonne, des randonnées improvisées dans la forêt... Le foot, à l’âge de 9 ou 10 ans, nous a ouvert les yeux et nous avons fait nos premiers pas vers la « civilisation ». Les écoliers ont écouté avec attention. Ils ont étudié avec leurs professeurs l’histoire de la guerre d’Algérie. « Nous voulons faire connaître l’histoire de nos parents, apporter notre complémentarité, soulignait Ali Amrane. Ily a très peu d’informations dans les manuels scolaires. Les anciens nous ont raconté les raisons de leur engagement. Il y avait l’aspect financier mais aussi la survie de la famille et, pour mon grand-père, la volonté de faire vivre sa famille en France où il travaillait ». Vendredi prochain, les écoliers chanteront la Marseillaise en hommage aux anciens harkis et liront des textes sur l’histoire de la vie dans les camps.