BASKET-BALL Walker, adaptation express
La recrue des Niss’Angels est du voyage à Lyon pour une rencontre décisive pour les play-off
Il y a une semaine et demie, Courtney Walker était encore tranquillement installée sur le canapé de l’appartement qu’elle occupe depuis plus de 4 ans sur le campus de l’Université du Texas. Alors quand son agent l’a appelée pour lui annoncer qu’elle partait en France dès le lendemain, tout s’est accéléré. Il a fallu «googler» la ville de Nice et le championnat français pour se faire une idée, faire ses valises en catastrophe et se préparer à vivre sa première vraie expérience à l’étranger. Débarquée sur la Côte d’Azur mercredi dernier, l’Américaine de 22 ans a, 3 jours après, joué ses premières minutes sous les couleurs des Niss’Angels. Un baptême de feu réussi contre le Basket Landes de Céline Dumerc. « L’ambiance était incroyable. Le public nous a donné tellement d’énergie. La native d’Oklahoma City confie «avoir toujours rêvé d’un jour jouer en Europe et découvrir une autre culture ». Recrutée pour remplacer numériquement Victoria Macaulay, partie en Corée du Sud, Walker aura sans doute besoin de temps pour s’adapter. «Pour mon premier match, je n’ai pas très bien joué. Mais mes coachs m’ont toujours dit de ne jamais me mettre trop de pression au début. C’est déjà assez dur comme ça de jouer dans une nouvelle équipe. » L’arrière d’1m77 n’est pas aidée, il faut le dire, par la barrière d’une langue qu’elle ne maîtrise pas encore. « Je connais les systèmes mais quand ils sont annoncés en (e français, c’est compliqué. Mes nouvelles coéquipières m’ont très bien accueillie. J’apprends bien plus vite que ce à quoi je m’attendais ».
Une nouvelle chance
«On essaie de lui parler en anglais pour gagner du temps, mais c’est une fille très curieuse, que ce soit sur le terrain ou à l’extérieur. Elle veut vraiment s’intégrer», confirme son nouveau coach Rachid Méziane. Draftée l’an
e passé en 16e position par Atlanta, elle n’avait pas été conservée en mai dernier après les matchs de pré-saison par la franchise de WNBA. Une période difficile qu’elle ne regrette cependant pas. Elle raconte: «Ce qui a été le plus dur, c’est qu’ils me l’ont annoncée la veille de la fin de la période de transfert. Ils ne m’ont pas laissée la chance de trouver une autre équipe alors qu’ils savaient qu’ils ne me garderaient pas. Mais, ça reste malgré tout une bonne expérience. S’il y a une prochaine fois, je serai prête. »
Star de sa fac
La jeune femme, pas du genre à ruminer, en a profité pour terminer sa licence en sciences informatiques. Dans la famille Walker, les études ont toujours été une priorité. «J’ai une soeur qui étudie le droit et une autre la médecine. Ma mère a dû se séparer d’une maison pour nous payer l’université. Ce genre de sacrifices te pousse à donner le meilleur de toimême. » Ses statistiques avec les Aggies, son équipe de basket à la fac, parle pour elle. L’arrière est, avec 1989 points, la meilleure marqueuse de l’histoire de son université. « En 4 ans, je n’ai pas raté un seul match, ni un seul entraînement », ajoute-t-elle tout sourire. Si elle s’est entraînée ces derniers mois avec les garçons de son campus, elle doit maintenant s’habituer au style de jeu européen, « bien plus tactique » selon Rachid Méziane et retrouver le rythme de la compétition, «Courtney a encore besoin de s’acclimater. Défensivement, elle est assez impressionnante, elle est très présente au rebond pour son petit gabarit. Offensivement, ce n’est pas une grosse shooteuse à 3 points, mais elle se crée des situations et a une lecture de jeu intéressante. » Contre Lyon, assuré de jouer les play-down, Nice doit ce soir impérativement gagner s’il veut aborder l’avenir plus sereinement. Un match couperet qui devrait accélérer encore un peu plus l’intégration de sa recrue américaine.
LIGUE FÉMININE
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