En avril, les habitants de Seborga éliront leur prince En France aussi...
Comme tous les sept ans, la petite principauté perchée au-dessus de Bordighera, en Italie, procède à des élections pour désigner son nouveau chef. Fin des candidatures le 23 mars
Le 23 avril, les électeurs de Seborga passeront aux urnes. Pas pour élire le prochain président du Conseil italien, mais bien un prince. Leur prince. Deux jours avant l’anniversaire de la Libération de l’Italie. Dont la Principauté aimerait tant s’émanciper depuis des dizaines d’années. Dans ce petit village perché audessus de Bordighera, qui frappe sa propre monnaie, délivre des pièces d’identité et dispose d’une constitution, les aspirants princes ont jusqu’au 23 mars pour se présenter (lire ci dessous). Mais seuls deux d’entre eux - les plus crédibles - seront retenus par les conseils de la Couronne et des Prieurs. Leurs noms seront alors portés à la connaissance des quelque 300 habitants le 30 mars. Avant un débat public sur la place du village, le 8 avril, à 16 h.
L’actuel prince candidat
Cette année, le scrutin risque bien de se transformer en un référendum : pour ou contre le maintien de Marcello Ier à la tête de la principauté ? L’intéressé, qui a longtemps laissé le doute planer, s’est désormais dévoilé. Oui, il sera candidat à sa succession. Au motif que les habitants le lui ont demandé, souligne-t-il dans un article paru au début du mois dans le journal italien « La Riviera ». Au regard de son bilan, aussi, qu’il ne se prive pas de rappeler : ouverture d’un restaurant, d’un salon de beauté, d’un magasin de souvenirs (tenu par la ministre de la communication). « J’ai trouvé des investisseurs qui ont acquis un terrain, en vue d’y construire un hôtel en pleine nature », explique également le prince promoteur. L’article précisant que les fonds en question viendraient d’Arabie Saoudite. Marcello Ier assure par ailleurs être parvenu à « continuer à faire rayonner » Seborga à travers le monde. Et ce en dépit de la crise qui a frappé la principauté l’an dernier. Après qu’un Français, Nicolas Mutte, a fait un putsch… sur internet. Si le dissident s’affichait encore il y a un mois en voyage diplomatique en Roumanie - sur sa chaîne TV en français -, il reste pour l’heure le grand absent de l’élection à venir. L’unique adversaire de taille pour Marcello Ier étant Ermes Fogliarino, actuel ministre au sein de la principauté. Bien connu pour avoir participé à sa création, aux côtés du prince originel : Giorgio. Pour avoir été conseiller municipal, aussi. Dans une commune disposant déjà d’un maire, pourquoi, justement, défendre la principauté ? «Quand vous passez à ce statut, vous suscitez la curiosité. C’est plus de visibilité sur le plan international, plus de tourisme et c’est un attrait évident pour les investisseurs » expliquait le prince en 2013, dans un article publié sur le portail d’information de la République du Togo. Alors en quête d’un nouveau modèle constitutionnel. ... L’élection d’un prince a déjà eu lieu. Certes, plus personne ne peut témoigner aujourd’hui, mais lors des premières élections présidentielles de l’histoire de France, en , c’est bel et bien un prince qui a été élu. Louis Napoléon Bonaparte, à % des voix. On se souvient plus volontiers de son coup d’État en mais il avait bel et bien été élu au suffrage universel dans un premier temps. Pour quatre ans, en principe. Reste que dans les livres d’histoire, il est avant tout Napoléon III, empereur des Français dès .