Nice-Matin (Cannes)

RUGBY SOS dépannage!

- PAUL MASSABO

Les Toulonnais ont-ils sauvé l’honneur en inscrivant à cinq minutes de la fin, un essai à la vacomme-je-te-pousse? Même pas tant leur jeu (quel jeu ?) a été insignifia­nt ! Les Rouge et Noir sont donc rentrés bredouille­s de leur déplacemen­t à Brive. Et ce résultat est l’issue logique d’une rencontre quasiment jouée à sens unique. Face à une équipe déterminée qui se bat toujours pour son maintien aux dires même du banni et ex-capitaine Mella, le RCT n’a pas existé. Et ce n’est pas ses très rares mouvements offensifs opérés quand les carottes étaient cuites qui peuvent cacher la misère du jeu des Varois, sans âme. La catastroph­ique prestation de Vermeulen et ses pairs a de quoi inquiéter à deux mois de la fin de la phase régulière. Et ce n’est pas les conditions de jeu exécrables pour les deux équipes qui interdisai­ent à Toulon de faire preuve d’un peu plus d’abnégation. Les Brivistes, certes chez eux et soutenus par près de 12000 âmes, n’avaient rien de foudres de guerre. Ils se sont battus, et bien battus, avec leurs armes. Elles n’avaient rien de destructio­n massive. Si la prestation du CAB était attendue, de même que les mauvaises conditions climatique­s, les hommes de Mike Ford avaient eu le temps de s’y préparer. Mais pas suffisamme­nt pour contrecarr­er l’envie des Corréziens.

Dal Maso tire la sonnette d’alarme

Dans une colère froide, Marc Dal Maso faisait un constat lucide et sans appel : « Nous avons été nuls! C’est catastroph­ique! Notre rugby proposé est vraiment pauvre. En continuant de la sorte, on risque de ne pas se qualifier». Rien de moins. Les Rouge et Noir manquent de tout. L’entraîneur de la mêlée, même s’il ne l’avoue pas, ne semble pas partager la même vision du rugby que son patron. Mike Ford semble s’enferrer dans ses conviction­s sans regarder ou écouter autour de lui. Bien sûr, le manager anglais ne cachait pas sa déception. « Il faut mettre ce match à la poubelle », concédait-il, se voulant toujours optimiste. Mais ce n’est pas les conditions de jeu mises en avant, les blessés ou encore la faute à « pas de chance » qui changeront grand-chose. Le RCT a perdu, outre quelques grands joueurs, la culture de la gagne insufflée pendant des années par Bernard Laporte.

Se dire les choses en face

Depuis l’arrivée de l’ancien manager de Bath, le jeu toulonnais, qui se voulait résolument tourné vers le mouvement, semble plus statique que jamais. Seule satisfacti­on, la défense solidaire est en place. Toulon ne progresse pas depuis des semaines sinon des mois. A ce rythme-là, il y a vraiment du souci à se faire. «Il y a longtemps qu’on n’est pas bon» chargeait le successeur de Jacques Delmas. Sur le terrain, je ne sais pas à quoi correspond notre jeu. J’ai le sentiment qu’on se déplace sans avoir envie». « Il va falloir se dire les choses en face» renchériss­ait un Laurent Delboulbès déboussolé par cette nouvelle contre-performanc­e, alors que tout en s’excusant, Juan Martin Fernandez Lobbe préférait garder un silence poli. Mourad Boudjellal, certaineme­nt dépité lui aussi, a annoncé voici quelques semaines ne plus vouloir changer de staff technique jusqu’à la fin de la saison après avoir tiré ou gaspillé, il est vrai, trop de cartouches et s’en être tirées au passage quelquesun­es dans le pied. Alors que le bateau prend l’eau, ce n’est certaineme­nt plus le bon moment. Pour autant, s’il n’est pas encore trop tard, il va falloir redéfinir un cap – le bon – et s’y tenir. Faute de quoi Toulon irait tout droit vers rien de moins qu’une terrible désillusio­n. Classement Pts J G N P D B Le rendez-vous était vital. Dijon l’a manqué dans les grandes largeurs et Grasse n’a eu qu’à se servir. Ramisse ajuste une belle ogive des 55 m avec le vent (3-0, 1’) mais les Stadistes ne sont pas dans le coup. Pécheux débute son festival sur pénalité (100%, 6/7 en 85 minutes) suite à une grosse avancée du pack (3-3, 11’). Avec deux pénaltouch­es gâchées et une pénalité retournée en face des perches pour indiscipli­ne, les Dijonnais tendent le bâton pour se faire battre. Avec l’appui d’un zef, ils s’évertuent à remonter les ballons à la main et reprennent les devants sur une mêlée écroulée (6-3, 36’). Timides à 15 contre 14. les locaux laissent Bonnet-Gonnet s’arracher et aplatir derrière la ligne (6-10, 40’+2). Les maladresse­s et les fautes rythment la reprise. Pécheux se fait plaisir et engrange (613, 45’, puis 6-19, 64’). Au petit trot, les Grassois dessinent leur succès. L’intercepti­on de Gardes permet à Genest de relancer le Stade (1319, 69’). Mais la révolte dure cinq minutes tout au plus. Les visiteurs terminent plus fort et l’inévitable Pécheux enfonce le clou sur les phases statiques (13-22, 80’+3). (Archives Xavier Depoilly) Classement

FÉDÉRALE 

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