Nice-Matin (Cannes)

Pleine expansion

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Thomas Franchi et Laura Giacco, sa compagne, aiment quand tout est en vrac. Pas le vrac synonyme de bazar mais celui qui réduit au maximum les déchets et les coûts de vente. Dans leur épicerie Boomerang, ouverte à Mougins en janvier 2016, le couple propose tous les produits du quotidien : alimentair­e (céréales, légumineus­es, huile d’olive, vinaigre, vin à la tireuse…), entretien de la maison (lessives, produits ménagers) et cosmétique­s… « Nous sommes l’une des premières épiceries en vrac de France et sommes aussi parmi les rares à être certifiés bio. Près de 90 % de nos 600 références le sont », souligne Thomas. Une idée qui leur est venue après un voyage d’un an et demi durant lequel ils ont fait du volontaria­t dans des fermes agro-écologique­s. «Au retour, nous avons décidé d’ouvrir un magasin bio, un compromis alliant commerce, gestion et agro-écologie. Il nous a fallu plus d’un an pour mettre le projet sur pied. »

Local, bio…

Thomas et Laura ont deux principes auxquels ils ne dérogent pas : la qualité et l’ultralocal. « Le fait de vendre sans emballage nous permet de proposer du haut de gamme à des prix intéressan­ts. » Même si cela implique pour eux beaucoup de manutentio­n et devient très chronophag­e : « Paradoxale­ment, le vrac coûte plus cher à vendre que l’emballé. Nous passons aussi beaucoup de temps à nettoyer et désinfecte­r chaque contenant pour éviter les contaminat­ions croisées. » Autre mot d’ordre : les circuits courts. «Nous privilégio­ns les producteur­s locaux et nous approvisio­nnons en priorité dans les Alpes-Maritimes, le Var et en Italie jusqu’à Cuneo. Nous évitons au maximum les grossistes. Les fruits à coque, les thés, les cafés et les épices ne sont pas d’ici, bien évidemment… Pour vendre des produits locaux à un coût intéressan­t pour la clientèle, on doit trouver un équilibre avec d’autres références qui viennent de plus loin. Mais elles sont toujours issues du commerce équitable. »

... Et écologique

Le bio, oui, mais Thomas et Laura ne sont pas des jusqu’au-boutistes. « Certains producteur­s locaux n’ont peut-être pas la certificat­ion mais on connaît la méthode et la qualité de leur production. Nos clients apprécient de savoir que ces cookies sont fabriqués à MouansSart­oux ou ces macarons à Vallauris. Nous proposons un mix entre le bio et le local. Car le bio n’est pas forcément écologique et le fait de retirer les emballages lui ajoute cette dimension. » Une dimension à laquelle la quarantain­e de clients quotidiens est sensible. Les habitués arrivent avec leur propre contenant, les autres trouvent sur place des sacs en papier kraft, en coton bio non traité et des bouteilles consignées… « Comme nous avons été les premiers à ouvrir une épicerie en vrac dans le départemen­t, notre zone de chalandise est très vaste. Certains fidèles viennent de Menton et du Var. Ils apprécient de pouvoir y faire toutes leurs courses et sont friands de nos conseils. » Le panier moyen est de 18 € environ. « Mais c’est très fluctuant. On peut acheter pour 20 centimes de grains de lin ou dépenser 200 €.»

Développer le BB

Boomerang fait des adeptes et le couple est ravi d’essaimer le concept. «De nombreux porteurs de projets viennent nous demander conseil. Il y a quatre projets d’épicerie comme la nôtre en cours de réalisatio­n dans les AM. Cela ne nous gêne pas, l’objectif étant que le maximum de gens soit habitué à acheter en vrac. » Pour l’heure, Thomas et Laura n’envisagent pas d’ouvrir de franchises et veulent stabiliser leur magasin qui a réalisé pour sa 1re année un chiffre d’affaires de 220 K€. « Au-dessus de nos prévisions », sourit Thomas qui préfère se tourner vers le B2B en commercial­isant un service de bouteilles consignées auprès d’épiceries et de producteur­s. « Ainsi, nous rentabilis­erons notre outil de lavage. Nous sommes en tests avec un brasseur grassois. » Les GMS se mettent aussi au bio. Des concepts intéressan­ts y jaillissen­t aussi, comme celui proposé par le Leclerc Bio & Italien du centre commercial NiceOne à l’Allianz Riviera. Comme son nom l’indique, cette GMS de   m fait du bio et de l’italien. Un concept imaginé par son directeur, JeanPierre Lescuyer et qui lui a demandé , années de référencem­ent des fournisseu­rs et de mise en place. Autre argument de ce magasin qui emploie  salariés, sa dispositio­n claire et aérée, ses allées larges permettant une circulatio­n facile entre les rayons.

 Français à Vintimille

En se rendant compte que « quelque   Français passaient la frontière chaque semaine pour s’approvisio­nner à Vintimille », Jean-Pierre Lescuyer a décidé de faire venir toute l’Italie à Nice. Plus de   références dont un linéaire de pâtes, des fromages, des huiles d’olive, des épices, condiments, gâteaux, charcuteri­es… donnant un bel aperçu de la gastronomi­e transalpin­e. Sans oublier une cave à vins de plus de  références animée par une sommelière et un traiteur restaurant où l’on peut déjeuner.

Du circuit court

Si les  clients quotidiens du magasin (  le weekend) apprécient l’Italie, ils viennent avant tout pour les   produits bio référencés. Une volonté du responsabl­e du Leclerc « Parce que j’y crois et que je suis persuadé qu’il faut consommer autrement en privilégia­nt les circuits courts et en aidant les producteur­s locaux. On trouve de tout ici, sauf un rayon poissons, explique le dirigeant, et surtout vendu au juste prix. Le bio ne doit pas être réservé à une élite. » Des fruits et légumes, du frais, des conserves, des gâteaux, du vrac sec et liquide, un rayon bébé, des produits ménagers, de la vaisselle éco-responsabl­e, de la cosmétolog­ie… Le directeur du magasin a même embauché une naturopath­e qui anime des ateliers découverte­s.

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 ??  ?? Boomerang évoque, selon ses deux dirigeants, la possibilit­é pour le client, de venir et revenir avec ses contenants ou bouteilles consignées. (Photo K.W.)
Boomerang évoque, selon ses deux dirigeants, la possibilit­é pour le client, de venir et revenir avec ses contenants ou bouteilles consignées. (Photo K.W.)

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