Nice-Matin (Cannes)

Droit dans ses bottes

Plusieurs dizaines de milliers de personnes pour le soutenir hier. Trois élus azuréens restent fidèles. Christian Estrosi appelle à une autre voie. Aujourd’hui, réunion du comité politique LR. Alain Juppé s’exprimera ce matin.

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Ils pensent que je suis seul », mais « vous ne baisserez jamais les bras ». François Fillon s’est accroché, hier au Trocadéro à Paris, où des dizaines de milliers de fidèles avaient convergé, drapeau tricolore à la main, malgré les défections et appels au retrait en cascade sous l’impact de l’affaire des emplois présumés fictifs de sa femme Penelope et de deux de ses enfants. Sous pression intense de son camp, qui tente de négocier sa sortie de la course à l’Élysée au profit d’Alain Juppé, l’ex-Premier ministre a livré un discours pugnace d’une demi-heure, mêlé de mea culpa et d’avertissem­ents à la droite. Avec des références au général de Gaulle, à Hugo, Voltaire ou Camus, il a renvoyé son camp à ses responsabi­lités à la veille d’un comité politique LR (lire par ailleurs) et à sept semaines de la présidenti­elle alors que dans la foule s’élevaient des « Fillon, tiens bon ! »

« Ce choix ne leur appartient pas »

Traits marqués, voix un peu blanche, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre a reconnu, entre deux averses, sa « faute » si sa campagne « rencontre de si formidable­s obstacles ». Il a assuré avoir fait son « examen de conscience », mais a appelé ceux de son « camp » à « faire le leur », épinglant « la responsabi­lité immense» de « ceux qui fuient le navire » à droite. S’il a dénoncé une « chasse à l’homme » qui cherche aussi à « briser la droite », il a atténué le ton de ses critiques envers la justice. « Je continuera­i à dire à mes amis politiques que ce choix à la fois leur appartient et ne leur appartient pas », a ajouté François Fillon, sibyllin, rejoint sur la fin à la tribune. L’ancien Premier ministre a multiplié les formules ambiguës sur son avenir, se gardant bien cette fois de dire qu’il irait « jusqu’au bout ». Une déclaratio­n qu’il a réservée, hier soir, pour le 20 heures de France 2 (lire par ailleurs). Inquiets de sondages donnant désormais leur ex-champion éliminé dès le premier tour de la présidenti­elle, derrière Marine Le Pen (FN) et Emmanuel Macron (En Marche !), quelque 250 élus lui ont retiré leur soutien. Au Trocadéro, rassemblem­ent organisé avec le concours de Sens commun, émanation politique controvers­ée de la Manif pour tous, François Fillon était flanqué de fidèles, comme Éric Ciotti, Luc Chatel ou Valérie Boyer. De même que certains ténors du parti comme les sarkozyste­s François Baroin ou Christian Jacob.

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 ?? (Photo AFP) ?? François Fillon a assuré avoir fait son « examen de conscience », mais a appelé ceux de son « camp » à « faire le leur ». (Photo AFP) Éric Ciotti s’est adressé au « peuple de France debout ».
(Photo AFP) François Fillon a assuré avoir fait son « examen de conscience », mais a appelé ceux de son « camp » à « faire le leur ». (Photo AFP) Éric Ciotti s’est adressé au « peuple de France debout ».

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