Assurance chômage : les négociations ont repris
Denis Baupin a annoncé hier son intention de déposer «en fin de semaine » des plaintes pour dénonciation calomnieuse en réponse aux accusations d’agressions sexuelles qui l’ont visé, et une autre plainte pour diffamation contre le parti Europe ÉcologieLes Verts. Cette contre-offensive intervient au lendemain du classement sans suite par le parquet de Paris, pour prescription, de l’enquête pour agressions et harcèlement sexuels qui visait Denis Baupin. Lundi, après dix mois d’enquête, le parquet a estimé dans sa décision que si «les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement [...], ils sont cependant prescrits. » L’affaire avait éclaté en mai après les premières accusations, dans la presse, portées contre le député par huit femmes dont quatre élues écologistes. Assurance chômage, acte II: patronat et syndicats ont repris hier, dans un climat constructif, la difficile négociation de nouvelles règles d’indemnisation, suspendue depuis juin, avec l’espoir d’aboutir avant la présidentielle. « L’impression, c’est que de tous les côtés de la table, des voies sont possibles pour trouver un accord» (y compris sur la question des contrats courts, sur laquelle les précédentes discussions avaient achoppé il y a neuf mois), a commenté Véronique Descacq (CFDT), après la séance de négociation au Medef. « Cette fois, j’ai vraiment eu l’impression d’être en négociation» ,a renchéri Éric Courpotin (CFTC), tandis que Michel Beaugas (FO) a jugé possible « un compromis ». Et la négociatrice du Medef, Florence Poivey, a salué au nom des trois organisations patronales (Medef, CPME et U2P), une journée « constructive » et « féconde ».
Plus que trois réunions
Le contexte est plus serein qu’au printemps dernier, en pleine contestation de la loi travail. Mais le temps presse : les partenaires sociaux n’ont plus que trois séances, jusqu’au 28 mars, pour tenter d’aboutir à un accord avant la présidentielle, alors que le régime affichait fin 2016 une dette de 30 milliards d’euros. Cette fois, le projet patronal comporte bien un chapitre sur les contrats courts, âprement négocié au sein de l’organisation de Pierre Gattaz qui est très divisée sur ce sujet. Autre point bloquant de la négociation : les seniors. Le patronat propose de reculer de 50 à 57 ans le droit de toucher une allocation chômage jusqu’à 36 mois, au lieu de 24 mois pour le reste des chômeurs. Dans un contre-projet, la CFDT propose une solution intermédiaire en reculant cet âge à 52 ans. A l’exception de la CGT, cette proposition serait susceptible de rassembler les syndicats. Les discussions ont aussi porté sur la modification du calcul de l’allocation, qui avantage aujourd’hui, à travail et salaire égaux, les personnes enchaînant les contrats de moins d’une semaine par rapport à celles qui ont des contrats plus longs.