Nice-Matin (Cannes)

Le pire n’est jamais sûr

- Le billet de Philippe Bouvard

Ouf ! Nous sommes donc passés en quelques heures du rejet général au soutien unanime. De la Marseillai­se vengeresse du Trocadéro à « Embrassons­nous, Folleville ! », le vaudeville du XIXe siècle où, au dernier acte, les ennemis les plus farouches tombaient dans les bras les uns des autres. Fillon ne se prononce plus « fuyons ! ». On lui reconnaît désormais un courage et une ténacité dont il n’a pas fini d’avoir besoin pour disputer ce singulier combat à l’issue duquel le gagnant du second tour sera le vaincu du premier. Fillon saura-t-il faire taire ses rancoeurs afin de ne pas gouverner seulement avec ceux qui lui ont tenu le parapluie au Trocadéro ? Comment va s’effectuer le retour des notables ? Certes, ils n’étaient pas partis depuis longtemps mais il va leur falloir revenir de très loin. Et les électeurs de la base suivront-ils le mouvement ? Les divisions vont-elles faire place de nouveau à des additions ? Plutôt qu’aux courants, on devra faire appel à des énergies renouvelab­les. Soyons lucides. Nous avons frôlé le pire. Et pour quels motifs ? Uniquement parce que des magistrats doutaient que des salaires familiaux (mais légaux) n’aient pas toujours donné lieu à un labeur acharné. Sur les plateaux de la justice, il y avait d’un côté quelques dizaines milliers d’euros et de l’autre le destin de tout un pays. Pour l’heure, une seule victime : Penelope qui devra chercher du travail en dehors

de son château.

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