Sécurité, le lycée Hutinel sur la bonne voie
Cette semaine, les élèves de cet établissement professionnel, qui ouvre ses portes au public aujourd’hui, ont assisté un jour durant à des ateliers de prévention des dangers de la route
Dans la cour du lycée Hutinel, Eric, 21 ans, un jeune volontaire en service civique de l’association G-ADDICTION attend le prochain groupe de lycéens. Une dizaine de garçons de 1re Elec se positionne autour de la table sur laquelle est posée la tête du personnage SAM, « celui qui ne boit pas ». L’animateur commence par une question : « A quoi sert un éthylotest ? », les réponses fusent. « À faire payer des amendes ! »;«à mesurer le taux d’alcoolémie ».
La sensibilisation comme mot d’ordre
Eric explique comment utiliser un éthylotest et rappelle le code de la route. Le groupe prend volontiers les éthylotests distribués, puis se rend au stand-buffet, « le meilleur » moment pour certains. Eric confie : « Je suis un jeune qui parle aux jeunes, ça les change des professeurs ». Plus loin, un bénévole de GADDICTION prévient des dangers des drogues, du tabac, de l’alcool. Les lycéens tiennent bon malgré le vent, le bruit du crash test voisin et le faible volume vocal d’un jeune animateur dont l’exposé traîne en longueur. L’atelier suivant redynamise la troupe qui, cette fois, est divisée en deux. Les pompiers apprennent aux lycéens trois gestes « simples » qui sauvent et le numéro d’appel d’urgence européen: le 112. Puis c’est au tour des ados de s’agenouiller pour réaliser un massage cardiaque. Alors que l’un s’exécute, un autre rechigne. La pompier lui assène «Si c’est ta mère qui fait un arrêt, tu auras la flemme»? Message reçu, le garçon participe. La secouriste se moque gentiment « il faut se muscler les bras » avant de poursuivre plus sérieusement « une fois le massage commencé, vous ne pouvez plus arrêter, la vie de la personne en dépend». Une fois la vie du sujet « sauvée », tous se dispersent. Tout comme les pompiers, Franck Planeille, le proviseur adjoint du lycée professionnel Hutinel, reconnaît que les techniques de secours enseignées sont primordiales pour ces jeunes qui sont amenés à manipuler des « machines et des objets potentiellement dangereux dans le cadre de leur métier et de leur formation». Le directeur estime qu’ici «en établissement pro, les circonstances ne sont pas les mêmes que dans un lycée général. Les élèves doivent adopter très tôt une posture professionnelle en raison des responsabilités qui pèsent sur eux. Cette journée est plus que nécessaire pour des lycéens de première, déjà conducteurs de scooters et pour des élèves de terminale qui disposeront bientôt d’une voiture, voire d’un véhicule professionnel ». Pari réussi pour tous, professionnellement et personnellement, le message est passé : «Sauvez des vies, à commencer par la vôtre ».