MOUGINS Jef Odet : « Je suis un créateur d’utopies »
David Jones présente un spectacle blues, rock et pop, avec des titres célèbres, mais aussi des chansons issues de son propre répertoire et notamment extraite de son album « Emmenez-moi ». Avec des invités Mike Elie, Kathy Bleu et Philippe Lassau pour partager un moment sur scène avec David Jones et plus une petite surprise. Dimache mars, à h, à la Comedia, au route de Valbonne. Tarif: € (avec consommation). Rens...... Demain aura lieu une pièce de théâtre « Livret de famille » vous est proposé par l’association culturelle du Val-deSiagne, à h à l’espace culturel et sportif au , avenue de la République. Tarifs: € adhérents, € non adhérents. Rens. et réservation au ..... Le Lions Club de Mandelieu-Théoule Estérel organise un vide-greniers ce dimanche mars (et report éventuel en cas de pluie le dimanche mars) de h à h sur le parking du Géant Casino. À noter : récupération de lunettes usagées pour recyclage sur le stand du Lions Club. Rés. : ..... et pierre.maze@wanadoo.fr
Le créateur et directeur de la compagnie de cirque « Farouche Zanzibar », Jef Odet, se livre avec passion et intensité pour évoquer ce qu’il appelle « la vraie vie» qui prend place sur scène... Ce sera le cas ce soir, dans la toute nouvelle salle de spectacle Scène . Tel le marin qu’il décrit, quittant le port après beaucoup d’efforts, de préparation, et d’entrainement, la troupe de artistes de cirque et musiciens affrontera, ce soir, l’épreuve de vérité avec Blast : la hauteur et la pesanteur, comme le vent et la mer...
Jef Odet, qui êtes-vous ?
J’ai commencé par le cinéma, mais je vivais mal les périodes d’engagement total suivies de vide total. J’avais besoin de quelque chose de beaucoup plus intense qui engage le corps et l’esprit. Je l’ai trouvé en . Il y a eu la création d’un centre national des arts du cirque. J’ai suivi cette formation de haut vol qui rivalisait avec les danseurs de l’opéra en terme de création et de pluridisciplinarité.
Cette opportunité correspondait à votre recherche ?
Ce qui comptait, c’était qu’on faisait tout de A à Z. Les artistes de cirque devenaient leurs propres auteurs depuis la scénographie, le scénario, et le reste... C’est ce qui fait la différence dans le spectacle vivant : que l’interprète puisse délivrer l’objectif de son écriture.
Quand êtes-vous devenu un metteur en scène du cirque ?
Après avoir été artiste dans des collectifs de création, je suis devenu metteur en scène pour donner des directions plus précises à notre travail sur scène. Et ensuite, après ans de tournées dans tous les pays du monde, j’ai décidé de m’intéresser encore davantage à ce qui se passe réellement sur scène en y consacrant encore plus de temps.
Que recherchez-vous dans cet investissement ? Vous recréez sur scène ?
Juste la vraie vie... Pour moi, le reste n’a aucun intérêt. Non je ne me recrée pas. Pour moi l’utopie n’est pas un objectif. C’est un point de départ. Je crée. C’est tout. Ce qui est très difficile, après, c’est de le réaliser. Nous, on a une page blanche en face de nous, contrairement au théâtre ou à l’opéra. C’est ce qui m’attire.
C’est une forme de liberté totale que vous recherchez ?
Une anarchie plutôt. Le cirque demande énormément de rigueur et de discipline. Mais son but, c’est l’anarchie de la poésie, à l’exemple d’un marin qui se prépare, le plus possible, peut-être pour ne jamais revenir...
Que cherchez vous à communiquer sur scène ?
Quel que soit le spectacle, on transmet notre propre écriture. J’ai un parti pris. Je ne cherche pas à peindre la noirceur du monde. Je sais, les étoiles se reflètent dans la boue. Mais pour moi, ce n’est pas de la poésie. je suis un optimiste laborieux. Plus on a cerné notre objectif, plus on peut le créer. Comment ? Par le travail, l’engagement et la sincérité.
La sincérité de l’effort plutôt que la séduction ?
Le spectateur est son propre maître. C’est lui qui décide de ce qui lui plaît. Quel que soit le discours qu’on a, on est contraint par une partition très simple : si tu tombes, tu meurs... Du coup, pour pouvoir faire rêver le public, il faut énormément travailler.
Que recevez-vous en échange ?
Notre liberté, elle n’existe qu’après le spectacle, pendant minutes à une heure. On vit une sorte d’extase rédemptrice dans ce qu’on a partagé, quand le spectacle a été bien donné. On est en communion avec le public, et, ensemble, on s’est confessé que tout est possible. Par exemple de se dire, j’ai envie de faire ça et je le fais maintenant. En tant qu’artiste, on a la chance de le vivre, mais tout le monde y a droit.
Au fond, vous êtes un grand rêveur ?
Je suis un réalisateur d’utopies. C’est mon métier.
Vous allez représenter la France pendant l’année France-Colombie en ?
Oui, c’est le seul projet francocolombien. On va créer un nouveau spectacle en Colombie et on va le ramener en France. On a été choisi en raison de notre rayonnement international qui se chiffre à à spectateurs par an.
Qu’est-ce qui vous distingue d’entre tous ? Quelle est votre essence ?
On est farouches, indomptables et virtuoses, à la fois insolents et loyaux. On ne peut pas nous acheter. Notre insolence vient de notre parfaite loyauté, et notre animalité de notre parfaite exécution. On interprète que ce qu’on a envie d’interpréter.