Cris de femmes : festival de théâtre engagé
Jusqu’à demain, à la salle Raimu, le festival de théâtre Cris de femmes est un enthousiasmant condensé de poésie, d’émotions et de sincérité. Réjouissant !
Les mots de Vian, de Tchekov, Gripari, Claudel, de Beauvoir. Des textes forts, poignants, qui résonnent avec ceux, tous aussi émouvants des femmes de Ranguin. Anonymes. Elles ont tant de choses à dire. C’est toute la bouleversante magie du festival Cris de femmes. Joyeux mixage entre les générations qui vise « à mettre en lumière les initiatives locales pour parler des femmes », assure Aurélie Trochet, de la MJC Ranguin, organisatrice. « Ce qui est beau, c’est que des comédiens pro et des gens qui n’avaient pas mis un pied sur scène vont nous parler de leur vie », glisse Alain Illel, homme de théâtre.
Les coeurs chavirés
Hier au Raimu, les coeurs ont souvent chaviré. En voyant ces femmes, fortes et fragiles, se mettre à nu dans l’exercice d’improvisation. En écoutant les chansons africaines écrites par Eddy Berthy, voix vibrante et tenue camerounaise. En s’étonnant de la touchante déclaration d’amour en mode rap de trois jeunes du quartier, Zak, 14 ans, Sarah et Laura, 17 ans, à leurs mères célibataires courage. « Elles ont été émues qu’on ait fait cela pour elles », glissent les ados. En découvrant les collages subtils de la comédienne Lydie de Rungs qui a aussi fait lecture enflammée d’une lettre à Rodin. Une ode aux femmes. Éclectique. Rageuse. « Pour que les gens n’oublient pas qu’on parle du droit des femmes, pas de recevoir un bouquet ou de faire la vaisselle. Ici, on parle de la femme sous ses aspects profonds et véritables », a martelé Sylvie Lemarchand, de la troupe Promethéa qui interprète la pièce Amadéa ce soir. Car ce réjouissant cri de tendresse revendicative continue son nécessaire vacarme aujourd’hui avec un programme très éclectique. En attendant d’autres événements. Comme bientôt, la semaine du cinéma féminin ! « Notre pôle jeunesse est en train de tourner un moyen-métrage sur les femmes », annonce Aurélie Trochet. Ça bouge à Ranguin !