Des opérations qui font l’objet d’un contrôle permanent
À partir d’avril et jusqu’à la fin des travaux d’infrastructure maritime en , les opérateurs du chantier d’extension auront une obsession principale : la turbidité. C’est-à-dire la teneur en matériaux légers (essentiellement des sédiments) de l’eau de mer. Un indicateur infaillible du bon déroulement des opérations et de la (quasi) neutralité de leur impact sur l’écosystème local. D’où de nombreuses études préalables et l’établissement de référentiels, de garde-fous. Des capteurs ont ainsi été placés dans la réserve de Roquebrune-Cap-Martin. Similaire à celle de Monaco, elle servira d’étalon pour détecter toute propagation outrancière de sédiments et autres potentiels polluants. « Des mesures sont réalisées en continu par un appareil à enregistrement automatique et envoyées sur un site web auquel Urbamer, les entreprises et moi-même avons accès en temps réel. Cet accès est complètement transparent et on sait contrôler en temps réel», garantit Régis Adeline. À titre préventif, un écran anti-turbidité de mètres linéaires et cinq mètres de haut – souple avec système de fermeture éclair géante (voir photo) – sera également déployé aux abords des zones d’intervention. Son but : éviter que les sédiments et autres polluants charriés au fond des eaux ne s’éparpillent dans la réserve maritime et ne mettent en péril la faune et la flore. Un dispositif renforcé par le propre système de contrôle de l’État monégasque, selon Jean-Luc Nguyen. « Pour être sûr d’avoir tout le temps l’information, notamment si un capteur était défaillant ou autre. » En cas de pépin, trois dispositifs ont été élaborés. Un premier seuil de « vigilance » : « Quand on le passe, les opérateurs doivent regarder et adapter leurs méthodes de travail. » Un deuxième seuil « d’alerte » : « On rétroagit, l’entreprise a obligation de revoir sa méthode d’exécution. » Enfin, cas extrême, le seuil « d’arrêt » : « On arrête jusqu’à ce que la turbidité soit revenue à un seuil acceptable. » En bénéficiant d’une marge : « Il faut prolonger six mois ce seuil d’arrêt pour atteindre un seuil dangereux pour les espèces. On arrêtera bien avant », assure Jean-Luc Nguyen.