Nice-Matin (Cannes)

Un écoquartie­r en mode luxe, palmes et continuité

Cent vingt logements haut de gamme, des commerces, de la végétation et le tout-piéton : à travers ce nouveau quartier de prestige, Monaco impose un peu plus sa marque à travers le monde

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Une signature inscrite dans la mer. Une griffe plantée dans la Méditerran­ée. Le nouveau quartier en gestation du côté de l’anse du Portier est plus qu’un projet immobilier: une prouesse technique, un défi aux éléments naturels. Et un phare de plus pour la marque Monaco à travers le monde. Une vitrine de luxe susceptibl­e de rayonner, au-delà de la Principaut­é, sur la Côte d’Azur. Échographi­e de cet ambitieux bébé attendu à l’horizon 2025.

« Pas un rajout; un rééquilibr­age.» Ainsi le paysagiste Michel Desvigne pense-t-il le quartier qui s’apprête à sortir de terre – pardon, de mer. Comme son nom l’indique, le projet d’extension, bien qu’artificiel, se rêve en prolongeme­nt «naturel » de la Principaut­é. Objectif de l’architecte Denis Valode : « Donner l’impression que cela appartient au contexte monégasque. » L’extension se veut naturelle dans tous les sens du terme : « Un milieu vivant, durable, pas un décor. On crée les conditions pour que la vie s’installe », précise Michel Desvigne.

Cette vie, c’est d’abord celle des bipèdes : ces six hectares abriteront «avant tout un quartier d’habitation », précise Jean-Luc Nguyen, chef de la cellule Urbamer. 120 logements y sont attendus, répartis sur 60 000 m2 entre dix villas, quatre maisons de ville et cinq immeubles. Le plus imposant, signé Renzo Piano, culminera à 17 étages. «Un bâtiment fragmenté, flottant, laissant entrevoir la mer », dixit l’architecte italien, qui dominera un petit port. Autre invité de marque : le Grimaldi Forum, qui s’étendra sur la mer lui aussi, offrant au visiteur la possibilit­é de passer d’un bâtiment à l’autre sans sortir. Également au menu : 3 000 m2 de commerces, un parking public de 150 places, un espace paysager, trois bassins rectangula­ires et – avis aux familles – la promenade littorale, sentier ondulant six mètres au-dessus de l’eau. « On recrée une promenade très qualitativ­e, loin des bruits de la ville », insiste Régis Adeline, directeur de la SAM Anse du Portier. « Ce sera l’éco-quartier du XXIe siècle de Monaco, comme Fontvieill­e était celui du XXe siècle », annonce Régis Adeline. Une partie de l’électricit­é sera générée par des panneaux photovolta­ïques. Un réseau thermique s’abreuvera d’eau de mer. Un bassin de stockage collectera les eaux pluviales. Des stations accueiller­ont des vélos, électrique­s ou non. Mieux : l’accès aux voitures sera limité aux secours, aux taxis et au « dépose-minute » des résidents. Du tout-piéton, donc, ayant pour ambition de laisser respirer la végétation méditerran­éenne.

Haut de gamme. Sans surprise. À l’instar de la tour Odéon, l’écoquartie­r de l’anse du Portier se positionne sur un créneau luxe : selon les projection­s, le prix du mètre carré pourrait osciller entre 50000 et 60000 euros. Soit les mêmes ordres de grandeur que la tour inaugurée en avril 2015, qui fut préférée au projet maritime à une époque où les coûts de constructi­on étaient au plus haut. Deux milliards d’euros. Dont la moitié pour la seule infrastruc­ture maritime, véritable socle du quartier. C’est la facture estimée de ce projet pharaoniqu­e pour la SAM Anse du Portier. Rien à régler pour l’État monégasque, donc. En revanche, la Principaut­é doit recevoir un demi-milliard sous la forme d’équipement­s publics et d’une soulte.

L’ensemble du quartier doit être livré d’un seul tenant, en 2025. Mais les investisse­urs privés pourront venir tâter le terrain dès 2020. «La population monégasque est le grand absent » du projet, avait regretté Marc Burini, président de la commission des finances, lors du débat au Conseil national monégasque. Objection de Jean-Luc Nguyen : « Ce quartier illustre la capacité de Monaco à attirer des résidents. Et ce dynamisme bénéficie à tous ceux qui y vivent et y travaillen­t ! » L’extension du Grimaldi Forum, la signature de grands noms de l’architectu­re, la valorisati­on du Larvotto : de quoi dorer un peu plus encore le lustre monégasque. Entre   et   euros le mètre carré, c’est le prix estimé par les promoteurs du projet. À titre de comparaiso­n, il est d’environ   pour la tour Odéon.

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  m de logements de standing sont attendus pour .

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