Patrick Allemand (PS) rallie Emmanuel Macron En marche ! se porte bien dans le
Le conseiller municipal niçois estime que «la gauche classique n’est pas en situation de gagner» alors que Macron «peut renverser la table», et veut éviter un duel Fillon-Le Pen au second tour
Il a le goût du théâtral », commentait en souriant Christophe Castaner, hier soir, à la sortie de la réunion publique du mouvement « En marche ! », à Nice, dont il était censé être l’unique « guest star ». Le porte-parole d’Emmanuel Macron savait « que Patrick Allemand rejoignait le mouvement, « mais je n’ai appris qu’hier soir [lire : vendredi, Ndlr] qu’il allait l’annoncer là. » Et, oui, la figure PS d’opposition niçoise a fait son petit effet. «J’y ai beaucoup réfléchi, dit-il. Je n’ai aucun intérêt personnel à faire ce choix. » Mais il l’a fait. «La gauche classique, parce que divisée sur deux candidats, n’est pas en situation de gagner, et je veux éviter à mon pays de choisir entre Fillon et Le Pen. Après, j’ai été rocardien et aujourd’hui, je trouve qu’Emmanuel Macron est le plus proche de mes convictions de socialiste, de réformiste et d’européen. » Il l’a déclaré publiquement, c’est En marche ! qui est venu le chercher, il y a plusieurs semaines. « Je voterai Macron au 1er tour, et j’appelle les électeurs de gauche à le faire. »
«Je me sens compatible »
Si «s’affranchir de son parti, ce n’est pas facile », comme le concède Christophe Castaner, candidat PS perdant aux dernières régionales, Patrick Allemand n’en est pas moins à l’aise dans ses baskets. « En étant à ce pupitre, je n’ai pas l’impression de me renier [...]. Je me sens compatible. » Et de rappeler qu’aux législatives de 1993, « un seul socialiste a appelé à voter Rudy Salles contre Jean-Marie Le Pen. C’était moi. Puis il y a eu décembre 2015 (les régionales, NDLR), il a fallu retirer nos listes pour éviter Marion Maréchal-Le Pen. » Alors aujourd’hui, alors que « le risque n’a jamais été aussi fort de voir le FN »… D’autant que Patrick Allemand l’affirme : c’est le moment de ce que Michel Rocard appelait le « Big Bang politique », au-delà des clivages. Il y croit, Emmanuel Macron « peut renverser la table ». Avec adhérents, les AlpesMaritimes constituent l’un des départements où En marche ! est le mieux implanté. La Côte d’Azur pointe à la e place hexagonale, très précisément. « J’étais moimême étonné » de ce succès, avoue Richard Perrin, le référent départemental du mouvement. Parmi eux, « % de gens de gauche, % de droite, et % pas franchement ancrés quelque part », estime-t-il. Ce qui les attire surtout ? À en croire les personnes interrogées hier, c’est la nouveauté. Pour elle, Jean-Pierre, ans, socialiste, est prêt à des concessions, comme la suppression des CDI. « C’est comme ça, il faut passer au-dessus.» Martine, « plutôt à gauche », va aussi rouler pour Macron. « Même si je crains que le libéral prenne le dessus sur le social… » Tant pis. Hier la salle, à Saint-Roch, était pleine, avec plus de personnes. Autant d’hommes que de femmes, les deux tiers âgés d’au moins ans. Et tous confortés dans leur choix, à l’issue des h de présentation des orientations portées par le candidat Macron.