L’exemple des aînés
Cinq ans après, le Gym fait son retour parmi les seize derniers clubs en lice. Eysseric et Cardinale, respectivement sacrés en 2011 et 2012, encouragent les Aiglons à profiter de l’aventure sans calcul
Cinq ans que l’OGC Nice n’avait plus disputé un huitième de finale de Gambardella. Soit depuis 2012 et le sacre des Hassen, Cardinale, Bosetti, Maupay, Amavi et compagnie. « Des moments uniques, inoubliables, garde encore en tête Cardinale. Parce que c’est peut-être le seul titre que l’on sera amené à gagner... » « Jouer au Stade de France, c’est assez impressionnant pour un jeune, décrypte Valentin Eysseric, également vainqueur de l’épreuve en 2011 sous les couleurs monégasques. Ce sont mes meilleurs souvenirs de jeunesse, de la formation. Surtout quand on arrive à brandir ce trophée. Mais c’est très long pour en arriver là ». Les coéquipiers de Bezzina ne sont eux qu’à la moitié du chemin. Aller au bout n’est pas l’objectif du club, bien plus préoccupé par le sauvetage de la CFA - en témoigne la titularisation de Youssef Abdelli hier mais rendez-vous est fixé cet aprèsmidi à Metz (13h30) pour une place en quart.
Eysseric : « Une aventure qui montre qu’il ne faut rien lâcher »
Un troisième voyage après Gap et Tournefeuille, deux clubs amateurs. Enchaîner face à la structure pro lorraine ne sera jamais simple, mais pas forcément plus compliqué non plus. « C’est difficile contre des clubs amateurs, ça ressemble un peu à la Coupe de France chez les professionnels. Ils jouent vraiment le tout pour le tout devant leur public et rêvent de faire tomber des gars qui s’entraînent tous les jours », contextualise Eysseric. Parce que la Coupe Gambardella n’est pas une épreuve comme les autres, un déplacement piégeux peut devenir « un souvenir gravé à vie » selon le portier du Gym. « A Gignac (32es de finale) , on est mené 1-0 à la mi-temps et réduit à dix. On a pris une gueulante énorme par le coach Manu Pirès à la pause. Mais énorme ! Je pense que c’est la plus grosse que j’ai connue. Et au final, on arrive à mettre quatre buts (4-1) .Et on a eu du mal à sortir du stade, il y avait de la tension, des embrouilles... » (Il sourit)
Cardinale : « Qu’ils ne se mettent pas la pression du résultat »
Hormis Mahou, aucun Aiglon aligné cet après-midi n’a encore goûté au rêve pro. Mais pour le premier qui a disputé 6 minutes en Coupe de France et signé une passe décisive en Ligue Europa contre Krasnodar (2-1) - comme pour les autres, rien n’est encore acquis à 19 ans maxi. « La Gambardella est une compétition sur laquelle tu peux te montrer. Mais derrière, il faut continuer de bosser. Sans être pressé. Et une fois dans le groupe pro, il faut tout dévorer sur son passage. Cette aventure montre qu’il ne faut rien lâcher. Qu’il faut sans cesse se remettre en question, même si on est jeune. Et ça, c’est assez difficile. » Valentin Eysseric est bien placé pour savoir qu’une carrière de footballeur est faite de hauts et de bas. Et que les promesses d’avenir ne se concrétisent pas toujours. Tout de suite, il pense à « Terence Makengo », un ancien coéquipier qui joue désormais en deuxième division polonaise. « Avec le niveau qu’il avait, on l’imaginait déjà jouer au Real, à Manchester... C’était le meilleur de nous tous. Il était déjà professionnel, plus grand que nous, plus costaud... Tout simplement plus fort. Mais n’a pas eu la carrière qu’il méritait. » L’anecdote a le mérite d’encourager les jeunes Aiglons à profiter du présent sans calcul sur le futur. Que ce soit pour leur carrière ou leur 8e de finale en Lorraine. « Qu’ils prennent du plaisir, surenchérit Cardinale, remplaçant de Mouez Hassen en 2012 devenu titulaire chez les pros. Qu’ils ne se mettent surtout pas la pression du résultat, qu’ils ne se prennent pas la tête. Si la qualification est au bout, ce ne sera que du bonheur. Si ce n’est pas le cas, ils garderont de fabuleux souvenirs de cette expérience. » Rien à perdre. Dans les deux cas, le meilleur peut rester à venir.