Ils prônent la reconnaissance du vote blanc
Jacques Fantino, artisan-imprimeur antibois, et ses amis commerçants de la rue James-Close commentent sans tabou la campagne. Certains prônent la reconnaissance du vote blanc
À quelques semaines de l’élection présidentielle, nous plaçons les électeurs au coeur de la campagne. Chaque jour, un lecteur nous sert de guide dans son environnement (quartier, immeuble, association, club, entreprise, commerce…) à la rencontre de ceux qui en sont acteurs. Ils commentent la campagne présidentielle, l’attitude des candidats, évoquent leurs convictions, leurs doutes, leurs attentes. Leurs coups de gueule, aussi. Aujourd’hui, tour d’horizon à Antibes, dans la rue James-Close, avec Jacques Fantino.
Il a les tempes un peu grisonnantes, le visage éclairé et la passion de sa ville : Jacques Fantino est un Antibois pur jus, imprimeur de père en fils depuis deux générations. Son grand-père avait repris une imprimerie dans la rue du Petit-Four dans le Vieil-Antibes. C’est là qu’il a toujours vécu. « Mon père et mon oncle y ont travaillé. J’ai dû déménager l’atelier rue Lacan puis à deux pas de là, dans une impasse proche de la place Nationale », dit-il. Une impasse qui porte désormais son nom. « Un bel honneur pour ma famille, que j’ai demandé au maire d’Antibes et qui a été accepté », dit-il. L’honneur, la famille, la patrie… c’est ce qui compte le plus pour cet Antibois. Jacques Fantino s’est senti proche des idées de François Fillon. «Il a été victime d’un harcèlement médiatique », juge-t-il. Mais il suit aussi l’évolution de la campagne des autres candidats. « Du président de la République, malheureusement, je n’attends plus grandchose.
‘‘ Je veux simplement qu’il représente bien la France à l’étranger, qu’il ait une carrure d’homme d’État. Honnêtement, en ce moment à gauche comme à droite, ce n’est pas terrible. On ne sait plus vers qui se tourner », soupire-t-il. « Je pense que ce qui arrive à Fillon va servir de leçon à la classe politique en général… et à Fillon en particulier. Il représente quand même l’image que je me fais d’un président de la République. Pour moi, Macron est trop jeune pour être président. Hamon est sympathique, mais je ne voterai pas pour lui. » Jacques Fantino a ouvert, avec son épouse Louise, une petite boutique de papiers et de curiosités rue JamesClose. En hommage à son autre grandpère, il a accroché sur le mur un vélo ancien. C’est là qu’il nous a donné rendez-vous pour présenter ses voisins et évoquer leurs sentiments sur cette campagne. Son voisin direct, Loïc Guerin, 62 ans, est affichiste. Ce spécialiste des vieux papiers a l’intention de bouder cette élection. « Je regrette vraiment que le vote blanc ne soit pas considéré dans notre démocratie », dit-il. Son voisin chausseur, Emmanuel Carreia, est du même avis : « Dans ce pays, on ne parle que de scandales. On oublie de s’occuper de nous. Où sont les vrais programmes ? » Le plus jeune commerçant de la rue, Julien Donnat, 30 ans, a ouvert La Maison… close, spécialisée dans la décoration d’intérieur. « Cette campagne, c’est vraiment du cinéma. Je voterai blanc, moi aussi », jure-t-il. Sa voisine, qui tient la savonnerie Vérolive, rêve d’une France qui se relève. « Je trouve que ceux qui travaillent, aujourd’hui en France, ne sont pas assez récompensés ».
Macron est trop jeune pour être Président ”