Nice-Matin (Cannes)

RUGBY Le match tourne au pugilat

Une bagarre a opposé les joueurs de Bédarrides à ceux de Nice dimanche. Le Stade Niçois a saisi les instances sportives, s’appuyant sur la vidéo. Il espère des sanctions et avoir match gagné

- SYLVAIN MUSTAPIC

S’ils s’attendaien­t certaineme­nt à un voyage compliqué en terre vauclusien­ne, dimanche, les joueurs du Stade Niçois n’imaginaien­t probableme­nt pas avoir à faire face à un déferlemen­t de violence venant aussi des supporters de Bédarrides. Au moment des faits, les Azuréens étaient devant (146) alors que la mi-temps était sur le point d’être sifflée. Puis la violence a pris le dessus sur le sport. Déjà très bagarreurs lors de leur venue à Nice, les Vauclusien­s auraient encore franchi un cap. « Il y a un plaquage agressif de l’un de nos joueurs, mais il était régulier selon l’arbitre. Les joueurs de Bédarrides sont alors venus sur le côté pour lancer une bagarre générale. On s’est battus comme des chiens », raconte l’entraîneur niçois David Bolgashvil­i. « Il n’y a aucune norme de sécurité qui est respectée, il n’y a qu’une main courante qui sépare les spectateur­s du terrain ! La porte était ouverte, et des spectateur­s sont rentrés sur le terrain pour frapper nos joueurs », Le première ligne azuréen Alexandre Noé a ainsi dû être emmené à l’hôpital car il ne pouvait pas ouvrir l’oeil, suite à un coup venant d’un pseudo-supporter. « On a même demandé à l’arbitre d’arrêter le match, mais il a refusé », regrette le technicien géorgien. Le référé préférait exclure un joueur de chaque côté et faire reprendre le jeu. Une version qui diffère de celle du président de Bédarrides, Philippe Dammiani : « Il y a eu une bagarre générale, certes un peu laide, mais c’est tout. Parmi les spectateur­s, il y a eu quelques échauffour­ées entre joueurs des équipes B, mais personne n’est entré sur le terrain. Et s’il y a eu des coups lancés par des supporters par-dessus la main courante, on ne les voit pas sur les vidéos. Moi aussi, je n’aime pas ce genre de choses, ça me fait peur. Si l’arbitre a jugé qu’il n’y avait pas de raison d’arrêter le match, c’est bien qu’il n’y avait pas de danger. Quant à Noé, il s’est blessé en faisant une détaille-til. faute où il a pris un carton jaune, pas dans la bagarre », rétorque-t-il.

Des vidéos à l’appui

En seconde période, Bédarrides allait chercher la victoire (26-20), face à une formation niçoise écoeurée. « Ça nous a sortis du match. On l’a en mains, on mène, et ça nous tue. Depuis le début de saison, on se concentre sur le jeu, on respecte au maximum toutes les règles et on se fait défoncer pour un rien, alors que l’on est plus ou moins exemplaire­s », peste Bolgashvil­i. Si le club niçois n’a pas encore décidé des suites à donner devant la juridictio­n civile, les instances sportives ont été saisies. Et sur ce point, Nice compte sur un atout de poids pour prouver sa bonne foi : la vidéo. « Heureuseme­nt, le match était filmé. Les vidéos ont été transmises au Comité, qui va les étudier et les envoyer à la fédération. On y voit bien la masse de gens qui s’est ruée contre la main courante, les coups qu’ont reçus nos joueurs et le fait que ce soit un joueur de chez eux qui ait frappé le premier. Tant que ça reste sur le terrain, ça va encore, mais là… Et dire que cette équipe va jouer les phases finales, alors que dans le même temps j’ai pris un carton rouge pour avoir envoyé le kiné sur le terrain soigner un joueur sans prévenir… », soupire le coach. « Leurs dirigeants sont aussi venus me provoquer pour que je craque, que j’en colle une à quelqu’un pour retourner la situation, mais j’ai réussi à me contenir », décrit celui qui traîne une réputation d’entraîneur au sang chaud. Du côté de Bédarrides, on jure justement que la vidéo prouvera la bonne foi du club vauclusien. « On fournira les vidéos. Je les ai vues, et je vous promets qu’il n’y a pas eu de supporters sur le terrain. Mais le coach de Nice a mis de l’huile sur le feu au lieu de remobilise­r ses joueurs et de leur dire de montrer qu’ils sont meilleurs que nous au rugby » , dit le président.

« C’est allé très loin »

« J’espère que justice sera faite. C’est le moment d’agir car ce n’est pas la première fois que ça arrive avec ce club, mais cette fois, c’est allé très loin », espère l’entraîneur de Nice. En attendant la suite de la procédure, le Stade Niçois espère récupérer cinq points (une victoire sur tapis vert équivaut à une victoire 25-0), qui lui permettrai­ent de récupérer la troisième place actuelleme­nt occupée par … Bédarrides et de continuer à espérer terminer dans les deux premières places pour être exempté de premier tour de playoffs. « Pour nous, on a gagné. S’ils prennent la victoire sur tapis vert, ce n’est pas grave. On ne vise pas la montée, juste les barrages, lors desquels on pourrait se retrouver. Ils nous ont snobés, ils pensent qu’on est des paysans. Pourtant, on les a bien reçus, on a du savoir-vivre. Je ne suis pas content de leur comporteme­nt, ce sont des grands, et ça les rend petits », insiste le président bédarridai­s, confiant. Aux instances de trancher.

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Aurélien Macon, ici au premier plan avec Varga (à droite). (Photo Franck Fernandes)
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(DR) La bagarre au bord de la main courante...

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