La ministre du logement donne le ton
La ministre du logement et de l’habitat a ouvert le 28e Mipim hier. Elle a évoqué les conditions d’embauche de la main-d’oeuvre et la nécessité de construire à des prix accessibles
Elle a serré beaucoup de mains. Claqué quelques bises sous le chapiteau du Grand Paris. Elle a surtout voyagé, de Lyon à Bordeaux, du Pays de Loire à Grenoble. Découvert aussi les projets locaux, de la métropole niçoise (Nice Méridia, Grand Arenas) et de la CASA (Open Sky). Sous les flashs des photographes, Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de l’habitat durable, a inauguré hier matin le 28e Mipim qui réunit plus de 20 000 participants au Palais des festivals. « Un salon très important pour le territoire et pour le pays », a-t-elle indiqué. Questionnée sur la clause Molière imposant la langue française sur les chantiers publics, clause mise en place par Valérie Pécresse, présidente de la Région Île de France, également présente au Mipim, la ministre a vivement réagi : « Je suis opposée à cette clause qui est discriminatoire et ne respecte pas la législation française. J’aimerais bien qu’on arrête de faire de la communication sur le dos des programmes de construction de logement. Utiliser la maîtrise du français pour lutter contre le travail détaché qui ne respecte pas les règles européennes, c’est se moquer du monde ! On renforce plutôt les contrôles, on a même arrêté des chantiers emblématiques dans le Rhône et en région Paca parce que les entreprises ne respectaient pas les conditions de travail».
Travail au noir
L’ex secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts s’est montrée rassurante sur « l’activité de la construction, en plein essor en France avec une main-d’oeuvre importante. Ce qui compte, c’est qu’elle soit embauchée aux conditions légales ». Puis, ferme à l’égard des entreprises du bâtiment : « ça suffit de détourner les procédures européennes pour toujours maximiser les profits sur le dos des ouvriers embauchés à des conditions inacceptables et illégales». Enfin, la ministre a mis en garde les élus : « Je leur rappelle qu’accepter des offres anormalement basses, c’est aller au-devant de problèmes. Cela veut dire que quelque chose n’est pas payé et le plus souvent, c’est la maind’oeuvre. ». En conclusion, la conseillère régionale d’Île-de-France a martelé la nécessité de créer en France « du logement abordable. 65% des Français sont éligibles au logement social. Ces programmes doivent trouver leur place ici. Dans la plaine du Var, les logements vont d’ailleurs sortir à 3000 € le mètre carré».