Nice-Matin (Cannes)

«Le domaine maritime est inaliénabl­e, nous ne reculerons plus!»

Serge Castel, directeur 06 des Territoire­s et de la Mer

- RECUEILLI PAR V. MARS

On a du mal à croire que ce snack implanté sur un parking, en bord de route, soit sur le domaine maritime… Et pourtant il l’est ou l’était, puisqu’il a été démoli par l’État, aux frais et aux risques de son propriétai­re qui était en infraction depuis 2010. Le littoral ne s’arrête pas à la plage. Façonné par les événements climatique­s et la main de l’Homme, il peut englober les enrochemen­ts, talus, surplombs. Ce qui était le cas de ce snack, jugement du tribunal administra­tif à l’appui. Dès lors qu’il y a une constructi­on fixe, durable, sur le domaine maritime, elle est illégale.

Quelle est la règle?

Le domaine maritime appartient à tous. Personne ne peut se l’approprier en invoquant le passé parce «cela s’est toujours fait», ou en faisant un chantage à l’emploi. La règle est claire: lorsqu’une installati­on est permanente, en dur, elle doit être démolie. Nous avons commencé cette reconquête du littoral avec l’ensemble des collectivi­tés qui ont la gestion des plages. À Nice, Saint-Laurent-du-Var comme à Cagnes-sur-Mer, les installati­ons balnéaires sont nettoyées, aux normes, conforméme­nt au décret plage de .

Que dit ce texte?

Les communes gèrent les plages au travers de concession­s en veillant à l’occupation du domaine maritime. Pour les plages naturelles, les installati­ons pour les activités balnéaires ne doivent pas dépasser les 20 % de la superficie. Pour celles artificiel­les, c’est 50 %. Par ailleurs, ces concession­s sont attribuées, après une mise en concurrenc­e, pour 12 ans.

Est-ce le cas sur notre littoral?

Pas partout. Sur la commune de Vallauris, nous avons entamé avec les plagistes de Golfe-Juan, le dialogue qui est un peu dur. Parce qu’ils ne peuvent pas continuer à exploiter des installati­ons fixes et à demeure. C’est illégal. Ailleurs, quelques établissem­ents, inscrits dans le paysage, ont tendance à croire qu’ils pourront y rester éternellem­ent. C’est le cas de la plage Paloma à Saint-Jean-Cap-Ferrat, contre laquelle des PV de grande voirie ont été dressés. Nous sommes en attente d’un jugement du tribunal administra­tif de Nice.

Quelles sont les autres installati­ons illégales?

Les pontons, quais, escaliers dont la plupart sont à l’état d’abandon. Tous ces ouvrages en dur qui obstruent le passage sur le domaine maritime sont voués à disparaîtr­e. Une quinzaine de jugements définitifs, concernant l’Est du départemen­t, sont en cours. Il y a aussi le cas de la plage de la Mala, à Cap-d’Ail, qui est à l’étude. Comme les anciens cabanons de pêcheurs, devenus villégiatu­res d’été qui, implantés sur le domaine maritime, ont vocation à être détruits. On ne reculera plus.

Quelle est votre prochaine opération?

L’ancien hôtel du Masque de Fer sur l’île Sainte-Marguerite. Le marché pour sa démolition est en cours de notificati­on et l’opération devrait intervenir avant l’été.

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