FOOTBALL Bakayoko casque d’or
Le grand Tiémoué a soulagé son équipe par sa présence dans le jeu aérien. Il a fini par délivrer tout un stade lorsqu’il signait le troisième but asémiste d’un énième coup de tête précieux
Hier, Tiemoué Bakayoko, 22 ans, avait troqué sa teinture rose pour du blond. Un peroxydé plus discret à première vue, enfin c’est ce qu’on croyait. Mais quand à la 77e minute, le milieu de terrain monégasque est venu prolonger de la tête victorieusement le coup franc de Lemar, sa couleur a pris des reflets d’or. On ne voyait plus que lui ! Avec ce but du 3-1 à un quart d’heure de la fin, les Monégasques ont validé leur ticket pour les quarts de finale, alors qu’à 2-1 et le souffle coupé, on les sentait mal embarqués. Le troisième but de Bakayoko seulement cette saison. Mais quelle réalisation ! Un coup de casque qui venait mourir au ras du montant de Caballero. Suffisant pour rendre aphone le Kop anglais. Et dire que depuis le match aller et la défaite 5-3 à City, le grand Baka traînait la patte. Un genou droit qui s’est mis à grincer à force d’accumuler les matches. Il faut dire que jamais il n’en avait disputé autant dans une saison. Hier, c’était tout simplement sa trente-huitième apparition. Avec Fabinho à ses côtés, il forme une des paires de milieux de terrain les plus solides d’Europe. C’est désormais une certitude. Dans la lecture du jeu, le Brésilien a régné dans l’entrejeu. Et quand ce dernier passait au travers, Baka n’était pas loin. Deuxième lame redoutable. Surtout, l’ex-Rennais arrivé en 2014 sur le Rocher a été impérial dans les airs. Par son jeu de tête et (e son placement devant la défense, il a dégagé plusieurs ballons dangereux. Comme à la 87’ où il soulageait sa défense d’un énième coup de casque. « C’est que du bonheur, lâchera-t-il au micro de Canal Plus. On veut aller le plus loin possible. On n’est pas là par hasard. »
Une prolongation de contrat reportée...
Contre Bordeaux en championnat, Jardim a eu bon nez de faire souffler son milieu de terrain, qui commençait à tirer la langue. Malheureusement, Baka soufflera également lors du quart de finale aller de Ligue des champions. En sanctionnant l’international espoir d’un carton jaune pour une faute imaginaire sur Silva (59’), l’arbitre Gianluca Rocchi privait le Français du prochain rendez-vous européen. Du premier acte. Dans cette équipe que l’on imagine déjà être pillée au prochain mercato d’été, les dirigeants de l’ASM devront faire des choix. Brader tout le monde pour empocher le pactole ne serait pas moralement acceptable. Le profil du milieu de terrain plaît énormément outre-Manche. Dans un style box-to-box, Bakayoko montre cette année un volume de jeu très intéressant. Un équilibre rare entre justesse technique et impact physique. Sans oublier une sérénité sous pression qui force le respect.
... et un choix à faire en sélection
Sous contrat jusqu’en 2019, des discussions avaient été entamées avant la trêve pour une éventuelle prolongation en Principauté. Un rallongement de bail qui devait s’accompagner d’une revalorisation salariale significative. Mais aucun terrain d’entente n’a été trouvé entre les représentants du joueur et la direction. Pour l’instant du moins. Au final, tout le monde s’est donné rendez-vous en fin de saison. Outre ses performances, un autre élément devrait influer dans les tractations. Aujourd’hui, Didier Deschamps annoncera sa liste en milieu de journée. Déjà pré-convoqué en octobre, le nom de Bakayoko n’a jamais été clairement prononcé publiquement. Si bien que dans cette course internationale, la Côte d’Ivoire, pays d’origine de ses parents est entré depuis un moment dans une opération séduction. La sélection africaine souhaite même faire de Bakayoko le pilier d’un nouveau projet. Le milieu de l’ASM devrait donc rapidement avoir à faire un choix. Le choix qui ne se présente qu’aux joueurs talentueux.