Nice-Matin (Cannes)

Bientôt un vol direct pour la capitale de la Bulgarie ?

Lassé des escales, un Bulgare installé à Nice a lancé une pétition sur Internet pour obtenir une liaison aérienne directe avec Sofia. Et l’aéroport pourrait bien être intéressé

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Ce n’est pas une question de prix, mais plutôt de confort. Kantcho Kanev, 31 ans, profession­nel du tourisme en a marre des correspond­ances : « Parfois, nous sommes obligés de faire des trajets très improbable­s : passer par Londres ou Francfort pour aller à Sofia, ça n’a pas de sens ! » Arrivé en France en 2003, le jeune homme est amoureux de son pays, mais aussi de sa région d’adoption : « Nice est une ville incroyable! L’université est très bonne. De plus en plus de familles viennent ici. » Mais l’inverse est aussi vrai. « Il y a un rayonnemen­t de plus en plus important de la francophon­ie en Bulgarie, tant culturel qu’économique. Beaucoup d’entreprise­s françaises vont s’installer là-bas », ajoute-t-il. D’après le ministère des affaires étrangères, si le niveau des échanges commerciau­x reste modeste, il a tout de même progressé de 80 % en 10 ans.

Gros potentiel touristiqu­e

Pas profession­nel du tourisme par hasard, Kantcho Kanev assène l’argument fatal : « Pour les Français, les vacances là-bas sont une très bonne affaire : on fait une semaine en hôtel cinq étoiles pour à peine 500 euros. » Avec le littoral de la mer Noire (de type méditerran­éen), de nombreuses stations de ski et sources thermales, et des vignobles, la Bulgarie semble, en effet, offrir un fort potentiel touristiqu­e. D’après la Banque mondiale, entre 1994 et 2014, le nombre de touristes en vadrouille au pays des roses a plus que doublé, passant de 3,5 à 7,3 millions. L’aéroport Nice-Côte-d’Azur semble avoir pris conscience de l’opportunit­é que cela représente. Avec 14 000 passagers par an malgré les escales, il n’est pas impossible de voir bientôt apparaître une ligne directe. « Ça commence à être significat­if. Il faut trouver la bonne compagnie, qui saura faire l’offre adéquate pour stimuler le marché. Certaines lignes ont ouvert avec seulement 3000 passagers indirects par an » explique Brice Sorgia, responsabl­e des réseaux et développem­ents.

Le vent en poupe

L’ouverture d’une ligne bien gérée peut entraîner un important développem­ent du marché. « Avant l’apparition de la ligne directe, Budapest attirait 20 000 passagers en provenance de Nice. Aujourd’hui, il y a 20 000 passagers directs, et toujours autant de passagers indirects. Les marchés des pays de l’Est ont le vent en poupe, nous les surveillon­s de très près » détaille-t-il. Alors qu’attendent les compagnies aériennes ? Contactées sur les réseaux sociaux par Kantcho Kanev, certaines ont semblé intéressée­s. Mais voilà, d’après Brice Sorgia, la balle n’est pas dans leur camp. « C’est nous qui démarchons les compagnies aériennes, et pas l’inverse. Il n’y a rien de concret aujourd’hui pour Sofia. Mais ça ne veut rien dire : ça peut évoluer très vite. »

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(Photo Éric Ottino) Kantcho Kanev présente sa pétition, qui, il l’espère, fera peut-être décoller une nouvelle liaison aérienne.

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