Nice-Matin (Cannes)

Un varois invente un jeu de cartes « Emplois fictifs »

- GUILLAUME AUBERTIN gaubertin@nicematin.fr Retrouvez notre vidéo sur varmatin.com

L’idée lui est venue alors qu’il prenait le café, confortabl­ement installé dans son canapé. En cette belle matinée du mois de mars, David Perez reçoit une notificati­on sur son smartphone: il y est (encore) question de François Fillon, de sa femme et d’un supposé emploi fictif. Si la France tout entière est bouleversé­e par les révélation­s du Canard Enchaîné , ce n’est semble-t-il pas le cas de ce professeur de technologi­e au collège de la Vallée du Gapeau à SollièsPon­t. En effet, David « préfère encore rire » de cette sombre affaire qui affole les médias. C’est que le Varois a le sens de l’humour. Il a, surtout, de la suite dans les idées. «J’en avais tellement marre d’entendre parler d’emplois fictifs, raconte-t-il, attablé dans son salon, que je me

suis décidé à créer mon propre jeu autour de cette actualité brûlante ». Il le reconnaît lui-même :

« l’idée est un peu farfelue ».

Mais cela faisait déjà un moment qu’il y pensait. Lui qui est formateur Bafa et directeur d’un centre de vacances est forcément « très joueur » dans l’âme. Le tapage médiatique autour des « emplois fictifs » a donc eu raison des derniers doutes qui l’empêchaien­t d’aller au bout de ce vieux défi. «À partir du moment

où j’ai eu l’idée, se souvient David, c’est allé très vite ». Aujourd’hui, même si « on

affine encore les règles au

fur et à mesure », le jeu est prêt à l’emploi. David a fabriqué une belle boîte et imprimé les quelque 120 cartes « métier » et les 240 cartes « indice » qui composent le «pack».

Lui aussi... a embauché son fils

Mais pour aller au bout de son aventure, l’enseignant varois a lancé une campagne de lancement participat­if sur la plateforme Ulule, il y a une dizaine de jours. Sur ce point, David se dit « confiant ». Si le financemen­t est bouclé, il fera « peut-être appel à un illustrate­ur » .Car pour l’heure, c’est son propre visage qu’il a collé sur les cartes « juge » du parquet national financier. Une petite touche d’humour qui a évidemment fait marrer ses élèves, surpris de découvrir la tête de leur prof dans un reportage diffusé sur France 3. Car il faut dire que la morale du jeu reste pour le moins discutable. Les joueurs doivent en effet faire preuve d’un maximum de vice mais aussi d’un certain talent pour le bluff puisque le but de la partie, c’est de « ne pas se faire prendre ». « C’est un peu comme en politique où tous les coups, même les coups bas, sont

permis », résume le concepteur d’Emplois Fictifs. Lui, par exemple, a poussé le vice jusqu’au bout en embauchant son propre fils de 11 ans. Ilan a bel et bien contribué au projet en « aidant à le rendre plus drôle ». Mais tout cela était « évidemment bénévole », précise David, en surjouant légèrement le rôle du papa-employeur. En attendant, il « espère quand même que ce déballage médiatique servira derrière. Et qui sait? Ce genre de jeu obligera peutêtre les politiques à rester dans les rails», prédit-il, optimiste. Pour promouvoir son jeu, David a d’ailleurs envoyé un tweet à un certain François Fillon. Il attend toujours la réponse.

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