Nice-Matin (Cannes)

Démission du directeur de l’administra­tion pénitentia­ire

-

Le directeur de l’administra­tion pénitentia­ire Philippe Galli, nommé en septembre 2016, a démissionn­é vendredi, a annoncé hier soir le ministre de la Justice JeanJacque­s Urvoas. «De sa propre initiative » ,il «a présenté sa démission au garde des Sceaux, qui l’a acceptée. » Aucun motif n’est officielle­ment avancé, mais des sources au sein de l’administra­tion pénitentia­ire ont expliqué que cette décision trouverait son origine dans un désaccord entre les deux hommes. Elle intervient alors que le garde des Sceaux doit se voir remettre demain le Livre blanc sur les prisons, rédigé par la commission présidée par l’ex-sénateur de droite Jean-René Lecerf. « A compter du prochain Conseil des ministres qui se prononcera sur ce point, l’intérim sera assuré par Stéphane Bredin, actuel directeur adjoint de l’administra­tion pénitentia­ire », a ajouté le ministère.

Les négociatio­ns visant à mettre fin à deux semaines de mouvement social en Guyane ont repris hier après-midi entre la ministre des Outremer Ericka Bareigts et le collectif de protestata­ires, qui exige maintenant un «nouveau statut» pour ce territoire. Justice, école, sécurité, santé: la série de mesures mises sur la table samedi par Erika Bareigts et son homologue de l’Intérieur Matthias Fekl – pour la plupart «d’urgence» mais pour certaines courant sur dix ans – a été jugé insuffisan­te par le collectif, et n’a pas mis fin à un mouvement de protestati­on multiforme et d’une ampleur inédite. Les négociatio­ns s’étaient interrompu­es tard dans la nuit, après neuf heures de tractation­s, sans accord. Alors qu’elles devaient reprendre hier à 11 heures (16 heures en métropole), une délégation de quelques dizaines de personnes, moins fournie que les jours précédents, est finalement entrée vers 12h30 (17h30 en métropole) dans la préfecture, théâtre des échanges. « Toutes les questions sectoriell­es (agricultur­e, mines, etc.) ont trouvé une issue», a annoncé Gauthier Horth, entreprene­ur membre de la délégation. « Mais dès qu’on touche aux questions transversa­les, comme la santé ou l’éducation, ça bloque. » Il s’est néanmoins déclaré «optimiste». Samedi, le ministre de l’Intérieur avait estimé que «le gouverneme­nt [avait] entendu les aspiration­s et les demandes des Guyanais». Il s’était ensuite envolé vers la métropole, où François Hollande le recevra ce matin.

« Des décennies qu’on nous donne des miettes »

« Le sentiment est mitigé, limite négatif », a réagi hier Davy Rimane, un membre de la délégation, après la réunion nocturne. «Il y a vraiment un blocage du gouverneme­nt pour ouvrir les robinets et régler les problèmes. On est déterminés, on joue l’avenir des nos enfants. Ça fait des décennies qu’on nous donne des miettes. Là, on dit stop. » Au nom du collectif «Pou la Gwiyann dékolé», qui regroupe les mouvements protestata­ires, il avait demandé plus tôt « un statut particulie­r pour la Guyane» depuis le perron de la préfecture, déclenchan­t des vivats des centaines de personnes massées en contrebas. Et de justifier cette exigence par la volonté de se débarrasse­r d’un lien « trop centralisé et vertical avec Paris», qui empêche la Guyane «d’avancer». En 2010, un référendum sur l’autonomie de la Guyane avait débouché sur une large victoire du « non ».

 ?? (Photo AFP) ?? Les protestata­ires (ci-dessus un rassemblem­ent devant la préfecture, samedi) ont demandé hier un statut spécial pour la Guyane.
(Photo AFP) Les protestata­ires (ci-dessus un rassemblem­ent devant la préfecture, samedi) ont demandé hier un statut spécial pour la Guyane.
 ?? Philippe Galli avait pris ses fonctions il y a six mois. (Photo AFP) ??
Philippe Galli avait pris ses fonctions il y a six mois. (Photo AFP)

Newspapers in French

Newspapers from France