Présidentielle en Serbie: Vucic bien parti pour l’emporter d’entrée
L’homme fort de la Serbie, Aleksandar Vucic, semblait hier en milieu de soirée avoir réussi son pari : selon des estimations de l’institut de sondage Ipsos, il remportait la présidentielle serbe dès le premier tour, en s’imposant avec 55 % des voix face à dix opposants qui dénonçaient un risque de dérive autoritaire. Depuis qu’il est devenu Premier ministre en 2014, Aleksandar Vucic, ancien ultranationaliste de 47 ans converti au centrisme et au rapprochement avec l’Union européenne, exerce une emprise solide sur son parti progressiste (SNS) comme sur son pays de 7,1millions d’habitants. Avec sa victoire, le poste de président, aujourd’hui honorifique, devrait retrouver l’importance qu’il avait sous le libéral Boris Tadic (2004-2012): le nouveau Premier ministre serait son obligé et son collaborateur. Face à lui, quatre candidats tournaient autour de 10 % dans les sondages et rêvaient d’un second tour : l’ultranationaliste Vojislav Seselj ; les centristes pro-européens et libéraux Vuk Jeremic et Sasa Jankovic ; et un amuseur public, Luka Maksimovic, alias « Beli », qui raille la corruption en promettant de « voler pour lui-même » tout en s’engageant « à donner aussi quelque chose au peuple ». Si la victoire finale semblait de toute façon, une qualification pour un second tour aurait permis à l’un d’entre eux de s’imposer ensuite comme la figure de proue de l’opposition. Un espoir qui semblait donc s’être évanoui hier soir.