Sanglante explosion dans le métro
Au moins onze personnes sont mortes et des dizaines d’autres blessées dans une rame de métro. Une bombe découverte dans une autre station. Deux suspects recherchés
Au moins onze personnes tuées, et des dizaines d’autres blessées. C’est le terrible bilan de l’explosion d’une rame de métro, hier à 14 h 40, à Saint-Pétersbourg. Et il aurait pu être beaucoup plus lourd : les autorités russes ont annoncé avoir découvert et désamorcé à temps une bombe artisanale en un autre endroit. La rame touchée se trouvait entre deux stations d’une ligne fréquentée qui traverse le centre de la deuxième ville de Russie, Sennaïa Plochtchad et Tekhnologuitcheski Institout. «Le conducteur a pris la bonne décision de continuer sa route jusqu’à la station, ce qui a permis de procéder rapidement à l’évacuation et à l’aide aux victimes » ,adéclaré le Comité d’enquête. L’engin qui n’a pas explosé se trouvait, lui, dans la station Plochtchad Vosstaniïa.
Une enquête ouverte pour acte terroriste
« J’étais dans le métro. [...] A la station Tekhnologuitcheski Institout, le train s’est arrêté mais les portes ne se sont pas ouvertes. Par la fenêtre, j’ai vu quatre cadavres », a expliqué un retraité, Viatcheslav Vesselov. Galina Stepanova, 38 ans, était elle à l’extérieur de la station : «J’ai vu les gens sortir, ils étaient comme sourds, beaucoup se tenaient la tête. Les secours les ont très vite pris en charge. » Selon la ministre de la Santé Veronika Skvortsova, interrogée par la chaîne publique Rossia-24, « sept personnes sont mortes sur place, un homme est mort dans une ambulance et 39 personnes ont été hospitalisées, dont deux sont décédées à l’hôpital. Six personnes se trouvent dans un état grave. » L’une d’elles a semble-t-il succombé à ses blessures dans la soirée, puisque le dernier bilan fourni par les services antiterroristes s’élevait à onze morts. «L’enquête a été ouverte pour acte terroriste », a indiqué le Comité d’enquête russe dans un communiqué, précisant que « toutes les autres pistes » seraient examinées. Personne n’a revendiqué d’attaque, mais ce drame intervient alors que Daesh avait appelé à frapper la Russie après son intervention en soutien aux forces de Bachar al-Assad en Syrie, fin septembre 2015.
Alors que Poutine était dans la ville
Les autorités seraient à la recherche de deux suspects, selon l’agence de presse Interfax, qui cite une source policière. L’un d’eux aurait placé une bombe dans une mallette sous un siège du wagon de métro ; le second suspect aurait déposé la bombe retrouvée dans la station de métro Plosjtsjad Wosstanija. Il semble que les enquêteurs disposent d’images enregistrées par des caméras de vidéosurveillance. Le président Vladimir Poutine, qui se trouvait justement à Saint-Petersbourg hier, a présenté ses condoléances aux victimes lors d’une courte intervention télévisée, peu avant une rencontre avec son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko. Les autorités ont annoncé le renforcement des mesures de sécurité dans le métro de Moscou et les aéroports. Après plusieurs heures de fermeture complète, le réseau métropolitain de Saint-Pétersbourg a recommencé à fonctionner dans la soirée, à la veille de la première des trois journées de deuil décrétées dans l’ancienne capitale impériale.