Caroline Proust : une femme flic sur la Croisette
Présente au MipTV hier pour présenter la saison 6 d’Engrenages, dont le premier épisode a été projeté au Palais des Festivals hier soir, la comédienne évoque sa vie de « policière TV »
Avec son ensemble noir sexy et joliment échancré, on pourrait croire que Caroline Proust a signé pour Catwoman, plutôt qu’endossé à nouveau la veste cuir et les baskets fatigués de Laure Berthaud, capitaine de police dans Engrenages. Mais c’est bien pour la série à succès de Canal + que la comédienne a fait le déplacement sur la Croisette hier. Les fans attendent avec impatience la diffusion de la saison 6, mais voilà déjà douze ans que la comédienne entre dans la peau d’un flic, brassard orangé au biceps et flingue en bandoulière. « Laurent Corneau m’a donné le premier un rôle de policière pour le Cousin en 1997. C’est avec lui que j’ai appris à tirer, car ça aurait été ridicule de ne pas savoir tenir un flingue. Depuis, on effectue toujours quelques tirs avant une nouvelle saison ».
Pas la même vie…
Laure Berthaud, petit bout de femme au caractère bien trempé, qui se voue tout entière à son métier, au risque de sacrifier sa vie privée. Avec ses amants ballottés, et ses amours avortées. Chef de groupe dans un milieu de mecs, la belle ne s’en laisse pas compter. Laure, alter ego intime de Caroline ? « Comme elle, je suis une passionnée de mon métier. Je suis aussi soupe au lait, et j’ai peut-être la même détermination. Mais moi, je n’ai pas la même vie qu’elle… ». En tournée théâtrale avec la pièce Vue du pont, l’actrice n’en apprécie pas moins les retrouvailles bisannuelles avec Fred Bianconi, Thierry Godard, Philippe Duclos ou Audrey Fleurot, sa famille d’Engrenages. « Pour le public, ça peut paraître long, deux ans, mais ça nous permet à tous de faire autre chose, et ça nous donne l’appétit de se revoir, ce qui transpire dans notre jeu. » Prison dorée ?
Pour ce rôle en or, l’enfant de la campagne cévenole s’est fondue dans le bitume poisseux de la capitale. Avec le commissariat glauque pour « prison dorée » ? « C’est vrai que, contrairement aux États-Unis, on segmente encore trop les choses en Europe, et parfois, je me sens un peu enfermée dans ce rôle. Mais c’est merveilleux de pouvoir vieillir avec son personnage au fil de la série, sans avoir l’obsession d’une actrice de cinéma pour faire toujours jeune». Et puis la compréhension du métier de policier, audelà d’une scène bang ! bang ! pour être bien filmée. « J’ai de l’empathie pour ces gens qui passent leur vie à fréquenter la fange de notre société, à braver le danger sans toucher un salaire mirobolant. Eux ne sont pas au Festival de Cannes ! ». Constat aussi froid et réaliste qu’Engrenages…