Les négociations sur la Guyane dans l’impasse
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a appelé hier à « poursuivre le dialogue » en Guyane, actuellement interrompu avec les meneurs du mouvement social, tout en refusant de «promettre des aides financières [...] ir réalistes ». « Il serait [...] aisé de céder à la facilité et de promettre des mesures et des aides financières d’un montant irréaliste puis d’en laisser la charge et la responsabilité à un autre gouvernement. Ce n’est pas la conception que nous avons de la responsabilité dans la République», a déclaré le Premier ministre à Matignon. Il s’exprimait à l’issue d’une réunion d’une bonne partie du gouvernement, au lendemain de l’ultimatum des responsables du mouvement, qui avaient exigé tard dimanche soir 2,5 milliards d’euros « tout de suite » pour le développement de ce territoire ultramarin. «Je ne m’engagerai que sur ce que je sais pouvoir tenir », a-t-il déclaré, avec à ses côtés 12 membres du gouvernement, dont la ministre de l’Outre-mer Ericka Bareigts et le ministre de l’Intérieur Mathias Fekl. « J’en appelle encore une fois à la raison et à la levée des barrages. Bloquer la Guyane, bloquer son économie, bloquer ses écoles, bloquer ses services publics, ce n’est pas ainsi que l’on peut préparer l’avenir », a poursuivi le Premier ministre. « Nous avons entendu nos compatriotes guyanais », a-t-il affirmé, avant de détailler le plan de plus d’un milliard d’euros proposé par le gouvernement, dont les engagements doivent être actés demain en Conseil des ministres. «La Guyane ne pourra pas décoller» , a-t-il déclaré en référence au collectif des protestataires guyanais « Pou La Gwiyann dékolé » (« Pour que la Guyane décolle »), «sur la base de fausses promesses et d’engagements non tenus ».