AUTO Camilli à la pêche aux gros points RGT : Delecour, une victoire sinon rien...
IE l y a trois ans, c’est là qu’il avait réussi son premier coup d’éclat au volant d’une 4 roues motrices. Épatant 4e du Tour de Corse 2014 dans le baquet d’une Peugeot 207 Super 2000 apprivoisée à toute vitesse, Eric Camilli se verrait bien marquer à nouveau les esprits le week-end prochain sur les routes de l’Île de Beauté. À l’instar d’un combat des chefs promettant quelques étincelles, le match du WRC2 s’annonce musclé entre Ajaccio et Porto-Vecchio. Dans le sillage des Ogier, Meeke, Latvala, Neuville et compagnie, pas moins de quinze équipages vont animer l’antichambre de la catégorie reine, dont le Niçois et son compère Benjamin Veillas, en quête de gros points afin d’asseoir leur statut de prétendants au titre.
« L’essentiel, c’est de performer »
« L’obtention de la couronne WRC2 n’est pas une fin en soi », tempère le pilote de la Fiesta R5 du team M-Sport qui se bat vaillamment contre des Skoda Fabia invincibles (six victoires d’affilée depuis le Rallye d’Espagne 2015 !). « L’an dernier, Elfyn Evans n’a pas été champion mais il est remonté en WRC grâce à ses résultats. L’essentiel, c’est de performer. » Relégué en ‘‘deuxième division’’ après l’arrivée d’Ogier dans le camp Ford, Camilli espère reprendre l’ascenseur dès que possible. Après deux premières étapes en demi-teinte , Monte-Carlo et Suède, achevées à la 4e place, celui-ci a réussi à tenir la dragée haute au Suédois Pontus Tidemand (Skoda) en terre mexicaine (2e). « C’est dommage d’avoir rencontré autant de problèmes techniques là-bas », expliquet-il. « Le vendredi , on perd environ 30 secondes à cause d’une direction défaillante et de la barre antiroulis qui casse dès la première spéciale. Autre étape, même punition le dimanche : la barre antiroulis cède à nouveau alors que nous étions remontés au niveau du leader, avec une bonne chance de gagner... » Si la victoire s’est refusée à lui, l’ambassadeur de l’ASA Grasse a démontré qu’une Fiesta bien pilotée peut taquiner la référence tchèque sur la terre. Qu’en sera-t-il côté goudron ? « Pour le Tour de Corse, nous devions recevoir un moteur évolué. Finalement, il arrivera plus tard. Une dizaine de chevaux supplémentaires, ça peut changer la vie... » Pour l’instant 2e du championnat à huit longueurs de Tidemand, Camilli le « Nissart » entrevoit une occasion de prendre les devants dimanche en cas de résultat positif puisque le Suédois fait l’impasse sur la Corse. Il retrouvera toutefois face à lui un certain Andreas Mikkelsen (Skoda), intouchable au Monte-Carlo, ainsi que Jan Kopecky (Skoda), Bryan Bouffier (Ford) et Yoann Bonato (DS3). Des « gros poissons » qui visent aussi très haut au bord de la Grande Bleue... En , ce fut un tournant décisif. En imposant la Porsche anglaise du team Tuthill sur les routes de l’Île de Beauté, il y a deux ans, François Delecour avait scellé le sort de la première édition de la coupe FIA RGT. Victoire et titre ! Cette semaine, peut-être que le e Tour de Corse, en tenue printanière, constituera lui aussi un virage déterminant, mais dans l’autre sens. « Inutile de tourner autour du pot : làbas, il faut gagner la catégorie », martèle l’insatiable vétéran ( ans) encore engagé dans un féroce duel contre Romain Dumas (Porsche), cette fois au volant de la nouvelle Abarth de l’équipe marseillaise Milano Racing. « Notre abandon au MonteCarlo nous oblige à réagir tout de suite. En cas de second résultat négatif, le retard serait déjà trop important. Donc ça ne vaudrait pas le coup de disputer les trois manches suivantes. » Stoppé net à Gap - différentiel hors service après l’ES suite à une maladresse commise à l’assistance - alors qu’il pointait largement en tête, le Varois garde la pilule en travers de la gorge mais il ne baisse pas les bras, même si la tâche s’annonce compliquée. « Compte tenu du terrain, loin d’être idéal pour cette auto, je ne pensais pas figurer d’emblée dans le top du Monte-Carlo. La possède un vrai potentiel. Elle n’est pas que belle. Mais pour taquiner les Porsche, il faut encore bosser, développer, peaufiner pas mal de détails. » Les deux jours de test accomplis à domicile, dans le massif des Maures, ont permis, semble-t-il, de gommer quelques petites imperfections de jeunesse. Reste maintenant à « transformer » ces essais. Pas moins de virages l’attendent au tournant...