Cent pour cent passionnément…
En un peu plus de huit ans, le club bâti de toutes pièces par Sabrina Ristagno a bien grandi, et vient même de franchir le cap – symbolique – des 100 licenciés. Un vrai succès !
La passion chevillée au corps et cette volonté, inflexible, de toujours mettre en avant les valeurs véhiculées par son sport, comme le respect, la persévérance et le courage. Il y a presque 9 ans, maintenant, Sabrina Ristagno créait donc son propre club. Un “bébé” qu’elle a aidé à grandir, en multipliant les initiatives (stages “survivals”, initiations dans les écoles, création de la section « baby karaté », séances de cardio-boxing, etc.). Au point qu’aujourd’hui, ils sont désormais plus de 100 [102 pour être exact] à venir grossir les rangs de l’AS Cannes. « C’est une vraie fierté, glisse la jeune femme de 31 ans. Un accomplissement, même. Ne jamais renoncer, toujours être dans l’effort, ça paye. C’est d’ailleurs ce que je n’arrête pas de dire à mes élèves… »
De jolis espoirs
Avoir su à ce point fédérer n’est de toute façon pas neutre. Et témoigne d’un engagement nolimit. « Notre sport souffre d’un réel déficit médiatique, regrette néanmoins Sabrina Ristagno. Mais il sera olympique à Tokyo, en 2020 et on espère bien que ça fasse un peu bouger les lignes… » À ce titre, l’énorme défi de Christophe Pinna (qui, à 49 ans, tente un come-back incroyable dans le but d’aller chercher une qualif’ pour les JO) pourrait bien être l’éclairage souhaité… En attendant, celle qui est actuellement sous contrat professionnel avec le comité départemental poursuit, inlassablement sa tâche. En défendant ce qui fait l’essence même du karaté dit traditionnel. « C’est avant tout un art martial. Et ce n’est pas un hasard si j’ai choisi cette discipline. Mais apparemment, le message que j’essaye de faire passer pendant mes cours – entre autres, que sans rigueur et discipline rien n’est possible – est plutôt bien perçu. » Reste que l’aspect compétition, « qui constitue évidemment la vitrine du karaté », demeure l’une de ses priorités. Au club, de jeunes espoirs sont mêmes en train de naître. À l’image de Félix Lucas, qui doit bientôt présenter sa ceinture noire ; ou encore d’Axel Billottee qui, et alors qu’il n’a pas encore fêté ses 10 ans, est présenté comme « un samouraï, un véritable petit guerrier sur le tatami ». Ce garçon s’est d’ailleurs qualifié pour la Coupe de France programmée à SaintQuentin, dans l’Aisne, fin avril. Si les quelque 20 heures de cours hebdomadaires qu’elle dispense bénévolement (chose suffisamment rare pour être soulignée), et tout le travail administratif qu’elle abat en parallèle lui occupent évidemment une bonne partie de son emploi du temps, l’hyperactive Sabrina n’en a pas moins l’envie de poursuivre le développement de son club. « Même si, avoue-t-elle, la multiplicité de l’offre sportive et le changement de mentalité que l’on constate chez les nouvelles générations, qui passent toujours plus de temps derrière leurs écrans, font que c’est de plus en plus dur. Maintenant, oui, l’idée, c’est de continuer à évoluer. Et mon rêve ultime, à ce sujet, ce serait de pouvoir bénéficier d’un lieu dédié à la pratique du karaté. D’avoir un véritable dojo. Parce qu’aujourd’hui, on est arrivé à la limite en terme de capacité d’accueil… » Reste à espérer que ce voeu, aussi légitime soit-il, ne soit pas archivé par nos décideurs dans leur classeur à utopies…