À Marseille, Jean-Luc Mélenchon se pose en «candidat de la paix»
Devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées sur le Vieux-Port, il a mis en garde contre une possible guerre, alors que le contexte international est de plus en plus tendu
Jean-Luc Mélenchon a prononcé hier à Marseille une ode vibrante à la paix, dont il s’est dit le garant s’il est élu à l’Élysée, alors que sa spectaculaire dynamique le porte à espérer une qualification au second tour de l’élection présidentielle. «Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote », et «si vous en choisissez un pour la guerre, ne vous étonnez pas si elle finit par arriver», a déclaré le candidat de La France insoumise devant des dizaines de milliers de personnes – 70 000 selon les organisateurs – rassemblées sur le VieuxPort.
Une alliance écologique pour la Méditerranée
Lui que le dernier sondage en date donne désormais en 3e position (lire ci-contre) a présenté le rameau d’olivier qu’il portait à sa boutonnière comme le «nouveau symbole» de sa campagne. «Je suis le candidat de la paix», a-t-il lancé, rappelant que «la paix est centrale dans le programme [qu’il] présente». Il a expliqué que la paix se ferait aussi en développant les énergies renouvelables, qui «nous soustraient à la tyrannie des énergies carbonées et des guerres qu’elle porte en elle pour le pétrole». Et pour commencer le travail de paix, il propose «une alliance pour la sauvegarde écologique de la Méditerranée» partagée par tous les pays qui la bordent. Reprenant son hommage ému à la Grande bleue, comme il y a cinq ans sur la plage du Prado, Jean-Luc Mélenchon a commencé par demander à la foule, débordant largement sur la Canebière voisine, d’observer une minute de silence pour les migrants disparus en Méditerranée. Puis, à la fin de près d’une heure d’un discours bien plus court qu’à l’accoutumée, il a assumé le propos qui avait été interprété en 2012 comme le coup d’arrêt de sa progression dans les sondages: «Aujourd’hui comme hier, je me réjouis que la France soit métissée, et tous ses enfants sont nos enfants.»
Meeting par hologramme dans six villes de plus
Il a salué l’« enthousiasme nouveau » entourant sa campagne, permettant aux électeurs de ne pas avoir finalement à choisir selon lui «entre deux extrêmes»: «l’extrême droite» de Marine Le Pen « condamnant notre grand peuple multicolore à se haïr entre lui-même» ,et «l’extrême marché» de François Fillon et d’Emmanuel Macron, «sorte de magie noire qui transforme la souffrance, la misère, l’abandon en or et en argent». Le candidat entend désormais concentrer sa campagne sur les indécis et les abstentionnistes, pour séduire par exemple un électorat gaulliste dégoûté par les affaires Fillon, ou les ouvriers et employés que le Front national a pu capter ces dernières années. Il donnera un meeting le 18 avril à Dijon, doublé dans six autres villes grâce à son hologramme.