Nice-Matin (Cannes)

François Fillon tente de se relancer et tape sur Macron

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Faire mentir les sondages qui, pour l’instant, le donnent tous éliminé au premier tour : François Fillon a promis de « tout donner», hier, lors d’un grand rassemblem­ent à Paris. Devant la plupart des ténors de la droite, plus de 25 000 personnes selon les organisate­urs, et une marée de drapeaux tricolores, l’ex-Premier ministre a, une heure durant, montré sa déterminat­ion à conduire les Français à « l’alternance », pour «faire de la France la première puissance européenne en dix ans ».

« Jeune héritier du hollandism­e »

Le candidat de la droite et du centre a attaqué tous ses principaux rivaux, qualifiant de « conjuratio­n des impuissant­s» Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, c’est ce dernier qui a été le plus souvent ciblé. Avec lui, «c’est le hollandism­e qui se continuera dans son jeune héritier, rallié chaque jour par ceux qui espèrent se survivre à l’abri des combinaiso­ns nouvelles», a-t-il notamment accusé. Auparavant, ses soutiens avaient eux-mêmes laminé l’ex-conseiller puis ministre de François Hollande. «Hollande l’a formé et déformé, puisque M. Macron, c’est tout à la fois et réciproque­ment la duplicité et le renoncemen­t, l’hésitation et l’imprécisio­n, l’impréparat­ion et l’improvisat­ion », a ainsi asséné François Baroin, président (LR) des maires de France. « Devenir chef de l’Etat ne peut pas s’improviser. Un président normal a provoqué des dégâts exceptionn­els. Ne doutons pas demain qu’un président immature et inexpérime­nté nous conduise au même désastre », a mis en garde de son côté Eric Ciotti, député et président (LR) du conseil départemen­tal des Alpes-Maritimes, avant de fustiger explicitem­ent « M. Macron, dernière bouée de sauvetage du pédalo fracassé sur le rivage ».Le nom de François Bayrou, allié d’Emmanuel Macron, a aussi été copieuseme­nt sifflé par les militants.

« Il ne s’agit pas de choisir un copain »

François Fillon a aussi dénoncé «la folle aventure que nous propose Mme Le Pen, avec son quarteron d’amateurs, prêts à sacrifier notre pays, sa place dans le monde, son image, son efficacité, ses emplois, à leurs lubies idéologiqu­es, à ce rêve effarant d’une France albanaise protégée par des murs et cultivant son carré de salades.» Quant à Jean-Luc Mélenchon, « il se rêve en capitaine du cuirassé Potemkine mais [...] négociera la ferraille du Titanic», a prédit le candidat de la droite. A deux semaines du premier tour, le candidat de la droite et du centreadit « sentir cette force qui va et qui s’accroît, qui monte en puissance et qui n’attend que de stupéfier les prétendus faiseurs d’opinion par sa déterminat­ion». Tout en lançant, à l’adresse de ceux qui nourriraie­nt des doutes : «Je ne vous demande pas de m’aimer, je vous demande de me soutenir, parce qu’il y va de l’intérêt de la France. Il ne s’agit pas de choisir un copain. Il s’agit de choisir un Président, et, à travers lui, le destin que nous voulons ouvrir à la France. »

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La plupart des ténors de la droite, et   personnes selon les organisate­urs, sont venus hier soutenir le candidat porte de Versailles à Paris. (Photo AFP)

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