SKI Faivre : le retour du champion Ils ont dit La phrase
Le deuxième de la Coupe du monde de géant était de passage dans sa station d’Isola 2000 ce week-end. L’Azuréen a été l’objet de toutes les attentions lors des championnats départementaux
Jamais un Azuréen n’était allé si haut dans la hiérarchie mondiale de ski. Deuxième de la Coupe du monde de géant, vainqueur à Val d’Isère, et auteur de trois podiums pendant cette saison 2016-17, Mathieu Faivre a prouvé sa régularité au plus haut niveau. Arrivé samedi à Isola 2000, la station qui l’a vu grandir, et avant de repartir aujourd’hui en Italie pour une série de tests matériels, le skieur de 25 ans a enchaîné les séances de dédicaces et de selfies avec les jeunes skieurs, hier à l’occasion des championnats départementaux. Détendu et souriant, Faivre a participé au show en skiant des slaloms parallèles face à ses deux petits frères, Victorien, 15 ans et Aurélien, 8 ans. Le tout devant ses anciens entraîneurs, Jean-Louis Agnelli, le tout premier, Nicolas Guidi, celui de son adolescence, mais aussi sa famille. « On est très content pour lui, très fier », glisse sa maman Nathalie, responsable de la billetterie des remontées mécaniques de la station. «Il nous a fait vibrer toute la saison, mais je suis aussi soulagée lorsqu’il passe la ligne de la dernière épreuve ». « C’est très stressant de le suivre, confirme Jean-Marc, le papa, moniteur de ski à Isola. Mais quel plaisir de le voir réussir dans le ski, sa passion depuis toujours. Jeune, il ne voulait pas qu’on lui parle de l’école, mais seulement du ski. Il avait ça en lui. Nous, on a suivi, on a joué notre rôle de parents, c’est tout ».
« C’est touchant de voir à quel point ils sont derrière moi »
Aux premières loges, il y a aussi Josette, sa “mémé” de 82 ans, qui ne rate pas une miette de sa saison. «Jedécoupe et conserve tous les articles de Nice-Matin, plaisante-t-elle. Avec mon mari, c’est nous qui l’amenions sur les pistes quand ses parents travaillaient ». Toute la matinée, le skieur de la station a été félicité. « C’est toujours un grand plaisir de revenir ici, surtout après cette saison. Les gens viennent me féliciter et me remercier. « Mathieu, j’ai été son entraîneur au club d’Isola et au Comité pendant ans. Déjà, très jeune, il était doué, l’un des meilleurs dans sa catégorie d’âge. Mais, surtout, il avait une vraie conviction, il savait ce qu’il voulait faire plus tard : skieur professionnel. Il est resté concentré sur ses objectifs, a beaucoup travaillé et chaque année, il progresse. Le retrouver à ce niveau-là ne m’étonne pas. C’est une fierté, une reconnaissance pour le club, le Comité, le ski-études. La région profite de son aura. Pour les garçons que j’entraîne, Mathieu c’est la référence, de la même manière que Nastasia pour les filles. Les jeunes me demandent “Qu’est-ce qu’il faisait à mon âge, est-ce qu’il était plus fort...?” C’est un moteur. Car ce qu’il a fait cette saison, c’est vraiment énorme, surtout vu la densité en géant ». C’est touchant de voir à quel point ils sont derrière moi. Ça leur fait plaisir quand un jeune de la station réussit. C’est surprenant parce que je ne fais pas ça pour donner du bonheur, mais pour me faire plaisir, et parce que c’est ce qui me fait vibrer. Me remercier pour le plaisir donné cette année, c’est ma plus grande satisfaction ». C’est également une chance pour le comité départemental de ski, qui tient son meilleur VRP pour vanter les mérites de la filière azuréenne. « Si le Comité est aussi fort aujourd’hui, c’est parce qu’il y a une longévité sportive et que les jeunes de chez nous s’inspirent des anciens et se disent “c’est possible pour nous”, détaille Joël Migliore, son président. Les résultats de Mathieu Faivre, c’est la meilleure explication. Et nos champions reviennent chaque année pour ces championnats départementaux avec plaisir. Après Christophe Saioni, Nastasia Noens, c’est Mathieu Faivre qui s’illustre. Et puis Matthieu Bailet arrive derrière... Cela démontre que le Comité Côte d’Azur est un comité qui compte. On est “petit”, mais on peut jouer avec la Savoie, le MontBlanc ». Mathieu Faivre en est la meilleure illustration. « Mathieu a fait une saison incroyable, il a été parmi les meilleurs géantistes sur toutes les courses. Il m’a impressionnée. Lors de sa victoire à Val d’Isère, j’étais la plus heureuse. Je m’y attendais quand même, vu le ski qu’il pratiquait. Il fallait juste qu’il arrive à le tenir sur les deux manches. Dans des conditions de feu, il n’a pas du tout craqué. Ce succès, il le mérite, il a un ski très solide. Il l’a prouvé en terminant deuxième de la Coupe du monde. L’imiter ? C’est sûr que c’est aussi cela que je recherche, ça donne envie de le voir sur les podiums. Mais j’ai mon propre parcours, et entre le dire et le faire, il y a une différence ». Nous avons demandé au géantiste de nous livrer son podium des meilleurs moments de sa saison.
. SA DEUXIÈME PLACE FINALE « C’est le plus important, car c’est le résultat final. C’est encore plus fort que les podiums. J’étais troisième avant Aspen, je pouvais finir entre la e et la e place, j’étais extrêmement satisfait de récupérer une place (devant Pinturault). Et puis, c’est la dernière épreuve, la pression qui relâche et le sentiment du travail bien fait. J’ai vraiment pu profiter du moment ! »
. SA VICTOIRE À VAL D’ISÈRE . SA De l’ancien champion Christophe Saioni « C’était une journée incroyable. Certes, il y a beaucoup de skieurs qui finissent leur carrière sans victoire, mais ce n’est pas le Graal. Je l’ai fait, mais quand je suis revenu dans ma chambre, je me suis dit, “il faut retourner au travail pour continuer de progresser et revivre des moments comme ça le plus souvent possible”. »
PLACE À ALTA BADIA « C’était dans l’enchaînement de Val d’Isère. Seul Marcel (Hirscher, cicontre) finit devant, et il me bat sur la toute fin de parcours, sinon j’étais parti pour l’emporter. C’est gratifiant ».