Nice-Matin (Cannes)

COURSE PÉDESTRE Le Kenya s’est régalé HARBONNIER, PREMIER AZURÉEN Port et Promenade du Paillon en  ?

Dans une course dominée de la tête et des épaules par les coureurs kényans et éthiopiens, John Kipkoech s’est imposé en 1h02’19’’, hier sur le parvis de l’Allianz Riviera

- C.R. C.R.

Le changement de parcours n’a pas modifié la donne. Hier matin, le Kenya a encore une fois régné en maître sur le semi-marathon niçois et ses 4000 fidèles toutes épreuves confondues. Promenade des Anglais ou plaine du Var, les TGV des hauts plateaux s’accommoden­t aisément des paysages et des tracés qu’on leur propose. Pour ces gloutons du demifond, une seule chose compte : franchir la ligne d’arrivée avant le reste de la meute. Hier, à ce petit jeu et malgré quelques relances cassepatte­s, ils se sont encore offert un festin. Un banquet dont John Kipkoech, le plus costaud, s’est taillé la plus grosse part. Annoncé comme fer de lance du quatuor kényan invité à se disputer la victoire, après avoir pris part au 5000m historique du meeting de Paris en 2012, où 6 athlètes avaient couru sous les 12’50, le garçon a tenu son rang. Le vice-champion du monde juniors 2010, 25 ans, a faussé compagnie à ses compagnons de route au terme du 11e km, et conclu son périple en 1h02’19’’. Un temps qui ne lui a pas permis de dompter la meilleure marque de l’épreuve forgée en 2012 (59’57’’), ni son record personnel (1h01’38’’). « C’était une superbe course. J’ai fait de mon mieux. Je me suis senti fort. Je suis content de mon temps puisque j’ai gagné malgré une bonne concurrenc­e Il en faut toujours un. A chaque course organisée par Azur Sport Organisati­on, journalist­es et athlètres scrutent son nom à l’arrivée. Dans une effervesce­nce qui entend répondre à une question : quel est le premier coureur azuréen à avoir bouclé l’épreuve ? Qu’il porte l’étendard de Cagnes, Nice, Cannes ou encore Menton, le Maralpin capable d’exister derrière les flèches africaines est logiquemen­t salué. Ainsi, 2017 retiendra que la palme est revenue à un Laurentin, Aloys Harbonnier. Du haut de ses 21 printemps, ce simple triathlète a choisi de s’ouvrir davantage à l’athlétisme depuis un an. Hier, il est parvenu à se faufiler dans le Top 10 (10e en 1h14’54’’) après 21,1 km d’effort.

Embrun en ligne de mire

Un nouveau résultat positif, pour un garçon en quête de sensations, après avoir », a sobrement commenté le lauréat du jour à l’arrivée. Longtemps au coude à coude avec ses compatriot­es Bor, Mitei et l’Ethiopien Mola, il a terminé devant Bor et Mola, avec respective­ment 1’16’’ et 2’09’’ d’avance.

Ginouves, maman en or

Faute de plateau élite (choix des organisate­urs), l’épreuve féminine déjà réussi à se hisser à la 14e place du semi-marathon de Cannes en février dernier (1h14’42’’). « Je me suis lancé dans le a tourné à l’affronteme­nt entre locales de l’étape. Une bataille tombée dans l’escarcelle d’Amandine Ginouves. La licenciée de l’ASPTT Nice est la première Azuréenne à inscrire son nom sur la plus haute marche du podium (1h27’07’’), depuis 1999, date d’obtention par l’épreuve du label « course internatio­nale ». Un moment historique qui devrait se faire semi-marathon parce que je prépare l’Ironman d’Embrun prévu en août. Dans le triathlon, le cyclisme est mon point fort mais je dois rare dans les années à venir avec le retour des têtes d’affiche. La Valbonnais­e Céline Mannic (1h33’19’’) et Gabriela Brien (1h37’18’’, SainteMaxi­me) ont complété le Top 3. « Je ne recherchai­s pas spécialeme­nt la victoire. Sur chaque course, mon objectif, c’est juste de courir à l’allure la plus élevée possible, s’est épanchée Amandine Ginouves. Pendant 12 ou 13 bornes, j’étais avec un petit travailler la natation et la course. C’est pour ça que j’en suis venu à l’athlétisme. Aujourd’hui, ma performanc­e prouve que mon entraîneme­nt commence à payer. C’est quand même une surprise de faire un Top 10, même s’il y avait moins de densité qu’à Cannes. Je connaissai­s Fabien Lanteri Minet (athlète confirmé de l’AC Valbonne). Il était juste devant moi et on a fait la course ensemble. Il m’a bien poussé. » Son deuxième semi de l’année, autour de l’Allianz Riviera, lui a également permis de bonifier sa gestion de la course, essentiell­e à la réussite de son projet. « J’apprends de mes petites erreurs à chaque épreuve, notamment sur l’alimentati­on, expose-t-il. Je dois me ravitaille­r un peu plus. Je n’avais pas de montre et je suis encore parti trop vite. Je vais m’améliorer dans ces secteurs avec le temps. » Vu le talent du gamin, difficile de lui donner tort. groupe. Je me suis retrouvée seule ensuite au 15e. J’étais dans mes temps, sans trop ralentir. Ça fait plaisir d’offrir cette victoire à mon club. Ce sont les gens de l’ASPTT qui m’ont amenée à courir en compétitio­n en 2009. Depuis, j’ai vieilli, eu des jumeaux, mais je continue à me surpasser. C’est une superbe performanc­e. Etre la première Azuréenne à gagner le semi de Nice depuis des années ? C’est une fierté. »

CHRISTOPHE­R ROUX Pascal Thiriot n’a pas encore dessiné le parcours de l’édition . Néanmoins, au terme d’une édition particuliè­re après la sanctuaris­ation de la Promenade des Anglais, le président d’Azur Sport Organisati­on, patron de la course, a donné quelques pistes sur ce qui attend les participan­ts l’an prochain. « Depuis l’attentat, il faut qu’on apprenne à organiser les courses différemme­nt. Ça veut dire mettre en place un système sécuritair­e et travailler sur de nouveaux circuits. On va bien sûr réintégrer la Promenade des Anglais dans le parcours en . Par contre, les incursions dans le centrevill­e, au coeur de Nice, me paraissent plus compliquée­s. Il ne faut pas faire rêver les gens. Je suis réaliste. Retourner courir près de la gare par exemple demande un système sécuritair­e trop imposant. Avec la police et la Ville, on va donc réfléchir à plusieurs projets. Personnell­ement, j’aimerais bien aller vers le port et autour de la Promenade du Paillon. On restera à proximité de la Promenade des Anglais. » Quant au cru , le pari d’une organisati­on autour de l’Allianz Riviera, en dépit d’une baisse du nombre de participan­ts, n’a pas déçu le chef d’orchestre azuréen. « Rien que la météo, c’est % de réussite, avance Thiriot. Les coureurs ont la banane. Si nous avions annulé la course, comment aurions-nous pu la reprendre ? Et puis si vous regardez le temps du vainqueur, en h’, il doit avoir le e ou e meilleur temps enregistré en France sur le semi. »

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Photos : Cyril DODERGNY, S.B, L.I et C.R. Victoire en solitaire pour le Kényan Kipkoech, devant son compatriot­e Bor et l’Ethiopien Mola. Les trois coureurs les plus âgés du plateau élite ont pris les trois premières places. Chez les féminines, la Niçoise Amandine Ginouves (ci-dessus) a fait sa...
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Du haut de ses  ans, le Laurentin Aloys Harbonnier a pris la e place du scratch hier. Il est le premier Azuréen à avoir franchi la ligne du semi.

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