GB : élections anticipées le juin, Theresa May et Jeremy Corbyn sur le terrain
Estimant que le « comportement fiscal » qui devait être le sien n’était «pas au rendez-vous », le parquet a requis, hier, un an de prison avec sursis contre l’éphémère secrétaire d’État Thomas Thévenoud, poursuivi avec son épouse pour fraude fiscale. Cinq ans d’inéligibilité ont en outre été requis contre le député (ex-PS) de Saône-et-Loire, âgé de 42 ans. Il a récemment annoncé qu’il ne se représenterait pas aux prochaines législatives en juin et qu’il arrêtait la politique.
« Défaillants » et « négligents »
Six mois de prison avec sursis ont été requis contre son épouse Sandra, qui était à l’époque chef de cabinet à la présidence du Sénat. À l’issue de la plaidoirie de leur avocat, le tribunal devait mettre son jugement en délibéré. La justice reproche au couple d’avoir déclaré ses revenus en retard pendant cinq ans, entre 2009 et 2013. « Je considère que nous avons été défaillants, négligents » ,déclare à la barre Thomas Thévenoud, « c’était notre mode de fonctionnement » . Une « difficulté » que l’un et l’autre ont « en commun », ajoute son épouse. « À cause de ces omissions, de ces manquements, Le Parlement britannique a donné, hier, son aval à l’organisation de législatives anticipées le juin, réclamées par la Première ministre conservatrice Theresa May qui veut avoir les mains libres pour négocier le Brexit. Après une heure et demie de débats, les députés ont validé par voix contre l’organisation du scrutin trois ans avant la date prévue, annoncé par surprise la veille par Mme May. Aussitôt le vote acquis, la dirigeante a entamé sa campagne électorale en se rendant à Bolton, dans le nord de l’Angleterre, où elle a demandé à quelques notre vie a basculé», souligne aussi Thomas Thévenoud. Un « gâchis », témoigne son assistant parlementaire.
« Une part d’ombre », comme Cahuzac
Thévenoud a régularisé sa situation le 1er septembre 2014, chéquier à la main : il « exige » de payer, puis se rend à Matignon où le Premier ministre – Manuel Valls à l’époque – voulait l’entendre sur sa situation fiscale. Quelques jours plus tard, il lui annoncera qu’il est « démissionné ». « Évidemment qu’il aurait fallu dire non » et ne pas entrer au gouvernement, poursuit Thomas Thévenoud évoquant, à l’instar de Jérôme Cahuzac en son temps, une « part d’ombre ». Il détaille un « clivage » entre « l’homme public » et le « contribuable défaillant ». dizaines de sympathisants réunis dans un bâtiment de lui donner « un mandat clair » pour mener les discussions du Brexit. « Il s’agit d’offrir un leadership fort et stable pour mener le RoyaumeUni à travers le Brexit et au-delà », a déclaré Theresa May, arrivée au pouvoir trois semaines après le vote pour le Brexit du juin et sans passer par l’épreuve des urnes. Jeremy Corbyn, le chef du Parti travailliste, principale formation d’opposition, s’est lui aussi immédiatement rendu sur le terrain, dans une rue de Croydon, au sud de Londres, pour appeler à voter pour « la justice sociale ».
Du coup de théâtre au coup de tabac ? Et si, pour changer, nous parlions d’autres élections, législatives celles-là, dans un autre pays, la GrandeBretagne ? En annonçant des élections anticipées, la Première ministre, Theresa May, vient d’y faire un véritable coup de théâtre. Aussitôt dit, aussitôt accepté : il a fallu vingt-quatre heures au Parlement britannique pour approuver le projet de loi de l’occupante du Downing Street. Les Britanniques voteront donc dès le juin prochain. Tout cela a été mené tambour battant. La dissolution décidée par Theresa May n’a rien d’une décision prise par caprice, mais par calcul. Raison officiellement invoquée : les divisions au Parlement sont un danger pour la stabilité du pays au moment où commence une des négociations les plus dures que le Royaume-Uni ait eu à mener depuis son entrée dans l’Europe en . Mme May a besoin d’une large majorité, celle qu’elle a depuis deux ans lui paraissant trop étriquée pour avoir une liberté de manoeuvre suffisante. Raison moins affichée mais néanmoins réelle : si Theresa May a décidé de renvoyer les députés devant leurs électeurs, trois avant la fin de leurs mandats, c’est qu’aujourd’hui son opposition est affaiblie. Elle pense donc pouvoir, à moindre coût politique, peupler le Parlement d’une très large majorité de partisans du Brexit, et avoir les coudées franches, en écrasant – du moins est-ce ce qu’elle va tenter de faire – son opposition travailliste. Son leader, Jeremy Corbyn, qui se situe à l’extrême gauche de sa formation, voit depuis deux ans sa popularité, qui n’était déjà pas excessive, plonger.