Au QG de Fillon, mines déconfites et yeux rougis h : on ne refait pas le match La soirée des autres candidats h : l’heure du choix h : no comment
La soirée électorale aura eu un goût amer chez Les Républicains. Mais les militants en sont persuadés : « Tout n’est pas perdu et il y aura une carte à jouer aux élections législatives »
La « remontada » n’a finalement pas eu lieu. Et la soirée électorale a tourné court au QG de campagne de François Fillon, rue FirminGillot, dans le 15e arrondissement parisien. Soupe à la grimace chez les militants, visages fermés des ténors Les Républicains : cinq mois après le plébiscite des primaires, la défaite a un goût des plus amers. Les Français ont tranché. Pas de second tour pour François Fillon. Devant l’écran de France 2, l’assistance reste sans voix. Pas de cri. À peine une exclamation de stupeur en découvrant Mélenchon au coude à coude avec leur champion. « J’étais pourtant sûr qu’il serait au second tour – et même premier », assure Jean-Baptiste Guillot, responsable du progamme sport de Fillon. Fair-play, il votera Macron sans hésiter... Et « espère que François Baroin sera Premier ministre. » À ses côtés, Christian Fleuret paraît groggy. Militant ? «Jene sais pas, je ne sais plus ce que je suis..., balbutie-t-il. Quel que soit le Président, il sera mal élu. Et tous les autres sont mal battus. Ça va être le bazar! Je crains le pire pour notre pays. » Aurait-il fallu changer de candidat au plus fort de la tempête ? « On ne va pas refaire le match », tranche le député Daniel Fasquelle. Pour le trésorier des Républicains, « la mère des batailles, ce sera les législatives. » « Fillon ! Fillon ! » La mort dans l’âme, les yeux parfois rougis, les supporters accueillent sous les applaudissements leur champion à terre. « Ne vous dispersez pas, restez unis », exhorte François Fillon, l’air las. Pourtant, la division pointe dès qu’il évoque son choix pour le second tour. « Je ne le fais pas de gaîté de coeur... » Cris de réprobation. « Je voterai en faveur d’Emmanuel Macron. » Les « bravos » l’emportent finalement. Trois minutes de discours et puis s’en va. « Il y a une certaine division au sein des électeurs Fillon. Clairement, une partie va voter Front national et une partie Macron », pense Timothée Libersart, 33 ans, lui-même indécis. Et maintenant ? « Victoire ou pas, on va aller dîner quand même!, s’efforce de sourire Lionel Tardi, député de la Haute-Savoie. À présent, les masques vont tomber chez Macron. Il y aura une carte importante à jouer aux législatives... » Pour l’heure, les ténors du parti n’entendent pas épiloguer. Pas en public du moins. François Baroin, Jean-Pierre Raffarin restent silencieux face aux caméras. Un jeune militant vient en réconforter un autre, visage rageur : « Ça fait mal, hein... Ça fait très mal. Allez, maintenant on repart au combat ! »