Nice-Matin (Cannes)

TENNIS Retour en grâce Franulovic : « On perdrait notre âme »

- YANNIS DAKIK LEANDRA IACONO

Le a joie de Rafael Nadal n’a pas été aussi communicat­ive que la grandeur de son exploit. Comme si ce nouveau fait d’armes n’était que le point de départ de quelque chose d’autre. Bien plus grand. Bien plus puissant. Et surtout, bien plus symbolique. Comme si le savourer pouvait dérégler une machine qui fonctionne à plein régime depuis début 2017, après avoir été mise en sommeil pendant près de 2 ans. Deux années, non pas de disette (5 titres), mais de souffrance­s physiques et morales. « J’étais très angoissé et je ne pouvais pas contrôler la pression. C’est difficile à expliquer. Je suis revenu à la maison et je me suis dit : tu as presque tout gagné, pourquoi es-tu nerveux? Je me posais cette question tous les jours. La compétitio­n vous tue», avait-il confié en début d’année. Juste pour nous rappeler que le Taureau de Manacor est humain… Avant que cette decima ne vienne du coup frapper les esprits encore un peu plus fort. Il y a peu, Nadal était cuit, terminé, renvoyé à son passé. Il ne faisait plus peur à grand monde, n’avait plus atteint le dernier carré d’un grand Chelem depuis son sacre à Roland-Garros en 2014. A Paris l’an passé, celui qu’on croyait invincible était poussé à l’abandon par un poignet gauche récalcitra­nt et quittait la capitale en Comme le veut la tradition, le Monte-Carlo Rolex Masters s’est achevé hier par une conférence de presse tenue par Zeljko Franulovic, directeur du tournoi. Il est revenu sur la semaine sur la terre monégasque ainsi que sur les à-côtés de l’organisati­on. Au total, ce sont plus de   spectateur­s qui se sont rendus sur le site durant les neufs jours de compétitio­n. La billetteri­e affichait complet du mardi au dimanche avant même que le tournoi n’ouvre ses portes. Côté « pratique », larmes. Dix mois plus tard, le Majorquin est plus que jamais favori pour un titre Porte d’Auteuil le 11 juin prochain. Il y jouera pour une autre decima. Celle-là encore plus belle. Sur sa terre, ses terres, rien n’est plus impossible. A 30 ans, Rafa a trouvé cette saison une seconde jeunesse, vexé sans doute d’avoir été enterré trop vite. Sa renaissanc­e a été un peu éclipsée par le retour en grâce de Roger Federer, mais n’en est pas moins aussi vertigineu­se.

Nadal pour l’histoire

Le printemps sera le sien, difficile de l’imaginer autrement. Djokovic n’est que l’ombre de lui-même, Murray est plombé par les blessures et le Suisse, sa bête noire du début d’année, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne participer­ait à aucun tournoi sur terre battue, et peut-être même pas à Roland-Garros. Le chemin du Roi Nadal semble tracé d’avance. Son niveau de jeu, depuis sa finale surprise à l’Open d’Australie en janvier dernier (défaite contre Federer en 5 sets) ne cesse d’impression­ner. Il ne manquait qu’un titre pour le concrétise­r, après deux autres finales perdues à Acapulco puis à Miami. Un sacre à Paris serait retentissa­nt et ferait de l’Espagnol le deuxième joueur le plus titré en Grand Chelem de l’ère Open (15) juste devant Pete Sampras Franulovic a reconnu que c’était «la pire année » en matière de stationnem­ent. En cause, de nombreux travaux dont un futur parking qui est en cours de constructi­on et dont la capacité sera de  places. Enfin, les organisate­urs du tournoi ne s’interdisen­t pas de rêver à un éventuel développem­ent du site mais pas à n’importe quel prix. « On peut toujours agrandir de quelques centaines ou milliers de places mais pas trop non plus : on perdrait notre âme ». (14) et derrière Federer (18). Mais avant ça, Nadal aura dès la semaine prochaine l’occasion à Barcelone (ATP 500) d’inscrire pour la dixième fois (encore !) son nom au palmarès. Un printemps excitant donc, à l’issue duquel l’Ibérique (7e actuelleme­nt) pourrait redevenir n°1 mondial. Si son corps le laisse tranquille et s’il parvient à garder ce tempéramen­t conquérant du mec qui n’a plus rien à perdre. Fabrice Santoro disait qu’il n’y avait eu personne avant Rafa et qu’il n’y aurait personne après lui. Ça n’a jamais été aussi vrai. Nadal n’est pas seulement l’incontesta­ble meilleur joueur de l’histoire sur terre battue, c’est un « extra-terrien ». C’est le nombre de titres en Masters  que compte Nadal. Il rattrape ainsi Novak Djokovic, seul en tête avec  unités. Rafa pourrait dépasser le Serbe à l’issue de la saison sur terre. Fidèle, Patrick Poivre d’Arvor était à Monte-Carlo hier lors de la finale % espagnole. Il en a même profité pour taper la balle sur les courts du Country Club. Le journalist­e nous a confié qu’il rêverait d’entrer sur le court central avec la voix du speaker Marc Maury. Plus appelé en équipe de France, Patrice Evra bouderait-il Didier Deschamps ? Une chose est sûre, les deux hommes n’ont pas partagé leur loge lors de la finale de MonteCarlo, même s’ils ont toujours entretenu une excellente relation. Surtout lorsqu’ils étaient à l’ASM. Non, ils n’étaient pas là pour impression­ner Didier Deschamps. Les anciens internatio­naux français Olivier Dacourt et Alain Boghossian se sont croisés dans le village VIP du Monte-Carlo Rolex Masters avant d’assister au e sacre de Nadal. L’ex-joueur et désormais coach de Roger Federer était également présent dans les allées du Country Club. Son favori pour la finale ? Rafael Nadal bien sûr. Dernier joueur hors du top  à avoir remporté un Masters , ‘‘ Ljubo’’ n’aurait pas voulu que Ramos-Vinolas l’imite.

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Photos : Jean-François OTTONELLO et Y.D. Zeljko Franulovic à la cérémonie de remise du trophée.
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