Soutien scolaire : un combat commun
La France se positionne parmi les premiers pays consommateurs de soutien scolaire en Europe, avec une croissance annuelle moyenne de plus de 2%
En 2016, l’Éducation nationale comptait 26 000 décrocheurs de moins qu’en 2012*, suite à la mise en place de mesures phares pour lutter contre le décrochage. Les inégalités scolaires restent un enjeu majeur.
État des lieux Avec le programme « Tous mobilisé pour vaincre le décrochage scolaire », toutes les parties concernées sont appelées à collaborer face aux 110 000 jeunes sortis sans diplômes en 2016. Un chiffre en baisse, mais qui témoigne néanmoins de la nécessité d’agir auprès de l’élève et de la sphère familiale, en collaboration avec les équipes pédagogiques, les pouvoirs publics et les organismes de soutien scolaire. Un vaste chantier entamé dès la maternelle, avec l’appui de différents programmes de réussite éducative, d’orientation, de projets collaboratifs entre structures éducatives, entreprises et territoires, d’actions d’information, de formation des enseignants, ou par l’usage du numérique. La prévention est au coeur du système, face aux difficultés d’apprentissage et à l’absentéisme. En effet, le processus touche, à des degrés divers, toutes les catégories socioprofessionnelles et les familles. Un paramètre qui creuse les inégalités et demande donc une approche publique pour que l’égalité redevienne effective. L’une des mesures récentes du gouvernement concerne le retour à la formation : « Reviens te former ». Destiné aux 16-25 ans qui ont quitté le système scolaire sans qualification, l’outil permet aux jeunes (non diplômés, titulaires du brevet, en possession du bac, mais sans qualification professionnelle reconnue) d’être pris en charge pour organiser leur retour sur les bancs de l’école. Une approche publique, combinée à des offres privées, qui séduisent de plus en plus les foyers en position de financer des cours particuliers.
Multiplier les forces En 2011, le volume d’affaires des entreprises de cours particuliers s’estimait à 1,5 milliard d’euros, avec une croissance progressive, dépassant notamment les 190 millions en 2015, selon Xerfi. Si les bénéficiaires du soutien sont généralement des collégiens et des lycéens de niveau moyen, qui intègrent une filière spécifique ou qui sont dans une stratégie d’excellence (parents avocats, médecins, artisans, commerçants, cadres, agriculteurs), d’autres élèves, en plus grande difficulté, et ne disposant pas des moyens suffisants, font moins appel à ces organismes. Malgré des avantages fiscaux, les tarifs sont peu abordables. Pour tenter de palier cette inégalité, les collectivités proposent des offres collectives, devenant opérateurs et financeurs de soutien scolaire. Sans être concurrentiel, le soutien offre une approche individualisée, souvent plus ludique et qui redonne confiance à l’élève. Aujourd’hui prodigué par des étudiants sélectionnés sur le volet ou des professeurs retraités, il est un complément non négligeable, qui appuie le travail pédagogique des structures scolaires.