Ils sont les visages azuréens d’«En marche!»
Ils viennent de gauche, de droite et le plus souvent de nulle part, n’ayant jamais fait de politique auparavant. Zoom sur ces cadres qui font aujourd’hui avancer En marche ! dans le département
On pourrait, pour faire simple, la qualifier de « bobo ». Mais ce serait réducteur. La galaxie Macron, dans les Alpes-Maritimes comme ailleurs, apparaît assez inclassable. C’est précisément tout le génie du leader d’En marche ! d’avoir réussi à fédérer des profils de toutes natures et de tous horizons. «Des gens qui se retrouvent sur un socle commun qui passe par l’adhésion à l’Europe, un patriotisme ouvert aux autres et non de repli, le refus des clivages anciens et l’envie d’une société de progrès», résume Khaled Ben Abderrahmane, référent adjoint et porte-parole d’En marche ! dans les Alpes-Maritimes.
De gauche et de droite
Ce directeur d’agence immobilière niçois fut le premier, en avril 2016, à franchir le pas et à passer du PS, dont il a fini par démissionner en décembre, à l’aventure des marcheurs. Depuis, bien d’autres l’ont imité ou sont en passe de le faire. Issus de la gauche, Fabrice Lachenmaier, le maire du Mas, Marc Concas, ancien conseiller général, Patrick Allemand, ancien premier vice-président de la Région, la Cannoise Anne Majri ou Nathalie Audin, responsable départementale de l’UDE, se sont recentrés vers le mouvement macroniste. Et ce n’est sans doute pas fini, quelques personnalités socialistes ou radicales d’envergure étant, semble-t-il, sur le point de rejoindre En marche ! Mais un afflux quasi similaire est venu de la droite, à travers des renforts comme Philippe Buerch qui pilote La Droite avec Macron dans la région, Alexandra Ardisson, une conseillère municipale grassoise qui a quitté LR pour En marche !, ou l’adjointe niçoise Joëlle Martinaux, qui fut responsable locale du MPF de Philippe de Villiers. L’ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, se contentant, pour l’instant, d’un simple soutien. Et puis il y a le bataillon de ceux qui arrivent de la société dite civile et n’avaient jamais fait de politique auparavant. À l’instar de Richard Perrin, 45 ans, directeur des relations internationales de l’Edhec, dont Emmanuel Macron a choisi de faire son référent azuréen, précisément parce qu’il n’était pas marqué politiquement. Même virginité pour l’avocate Caroline Reverso-Meinietti, première candidate investie par En marche! dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes.
Trois profils différents
« Autour de nous, beaucoup de gens de droite comme de gauche nous soutiennent également mais ont encore peur de s’afficher», note Khaled Ben Abderrahmane. « Actuellement, ajoute-t-il, nous sommes 5 200 adhérents dans les Alpes-Maritimes, mais depuis le premier tour nous assistons à une vague importante d’adhésions qui ne sont pas encore comptabilisées. » Peut-on dresser un portraitrobot du militant macroniste azuréen ? « Nous avons en fait trois profils, répond avec honnêteté, on va le voir, Khaled Ben Abderrahmane. D’abord des gens apolitiques, éloignés du monde des appareils et sans culture politique, qui ont voté à droite comme à gauche par le passé et auxquels Emmanuel Macron a donné envie de s’investir. Ensuite, des personnes qui se sont déjà battues pour des idées, que ce soit au PS, au Modem, auprès de Juppé chez Les Républicains et qui ont senti chez Macron un souffle nouveau pour relancer la politique. Et, enfin, il faut le dire, quelques opportunistes. » Tout le défi pour En marche ! sera de trier le bon grain de l’ivraie parmi les 14 000 propositions de candidatures reçues sur sa plateforme en vue des législatives…