Nice-Matin (Cannes)

L’hommage de la Nation au policier Xavier Jugelé Heaulme nie les meurtres de Montigny à son procès

Ce policier de 37 ans tué jeudi sur les Champs-Elysées a été élevé à titre posthume au rang de capitaine et fait chevalier de la Légion d’honneur par François Hollande

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François Hollande a rendu un hommage national mardi à Xavier Jugelé, tué « parce qu’il était policier » lors de l’attentat sur les Champs-Elysées jeudi, et demandé aux « élus de demain » de donner aux forces de l’ordre les moyens « nécessaire­s » pour assurer la protection des Français. L’hommage, dans la cour de la préfecture de police, s’est déroulé en présence de sa famille mais aussi notamment des deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidenti­elle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui avaient répondu favorablem­ent à l’invitation du chef de l’Etat sortant. « C’est parce qu’il était policier qu’il a été frappé, et c’est en policier qu’il est tombé », a déclaré François Hollande dans un discours d’environ une demi-heure. « Il est mort sur les ChampsElys­ées quand son destin a croisé celui d’un fanatique haineux qui voulait tuer des policiers et perpétrer un carnage », a poursuivi le chef de l’Etat, appelant à soutenir policiers et gendarmes, qui « ont le droit à notre admiration face au danger ».

« Je souffre sans haine »

Le compagnon de Xavier Jugelé, qui a pris la parole en premier, a déclaré qu’« il souffre sans haine », empruntant cette formule à Antoine Leiris dont la femme est morte lors de l’attentat du 13 novembre au Bataclan. « Vous deviez, comme si souvent, assurer la sécurité de cette belle avenue », les Champs-Elysées, a Jugé pour les meurtres de deux garçons de 8 ans près de Metz en 1986, Francis Heaulme a nié, hier, les avoir tués : « Montigny, ce n’est pas moi », a lancé le tueur en série au premier jour de son procès. Pâle et vieilli, le tueur en série soupçonné d’avoir tué à coups de pierre Cyril Beining et Alexandre Beckrich le 28 septembre 1986 à Montigny-lèsMetz, s’est levé pendant le résumé des faits des trente dernières années.

« Montigny ce n’est pas moi »

« J’ai commis des meurtres, je le reconnais, mais Montigny ce n’est pas moi. Ce n’est pas moi », s’est-il alors exclamé, visiblemen­t énervé. Extrêmemen­t pâle, saisi de tremblemen­ts fréquents, il s’est ensuite rassis, bras croisés. « Cela s’est passé le 28 septembre 1986. C’était un de ces dimanches ensoleillé­s que l’on apprécie en ces premiers jours d’automne », avait commencé quelques heures auparavant le président, Gabriel Steffanus. La mère de Cyril, présente ce mardi matin, n’était plus là pour écouter le récit des dernières heures de son fils. Son ex-mari, est, lui resté entendre ce long et lourd récit. En ce dimanche 28 septembre, « la rue Vénizelos est calme, elle appartient aux enfants », raconte M. Steffanus. Ils jouent sur la voie ferrée, en haut du talus, sur le ballast, entre les wagons. Mais deux ne rentrent pas. Quand la nuit tombe à 18 h 52, les parents, inquiets, sont déjà en train de faire le tour du quartier. Quelques minutes plus tard, les deux corps sont découverts, le crâne enfoncé à coups de cailloux. « Les visages étaient ensanglant­és, je suis resté figé quelques instants devant les corps, la scène est horrible, insoutenab­le », écrit le premier enquêteur arrivé sur les lieux. La présence de Francis Heaulme non loin du talus ne sera avérée que des années plus tard. Entre temps, Patrick Dils, 16 ans, est arrêté. Il avoue en garde à vue, se rétracte, mais est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1989. Acquitté en 2002, au terme de trois procès, il sera entendu en visio-conférence. Un autre homme avait aussi avoué les meurtres, dès 1986 : Henri Leclaire, un manutentio­nnaire. Mis en cause lors du premier procès Heaulme, en 2014, M. Leclaire sera blanchi en janvier 2017. La défense de Heaulme juge le procès « inéquitabl­e » : aucune preuve matérielle n’a été conservée. Outre les habits des enfants, égarés, comme le wagon sur lequel du sang avait été aperçu, les scellés ont été détruit en 1995. Cinq personnes ont été interpellé­es, hier, par la police antiterror­iste dans le cadre de l’enquête sur l’attentat déjoué en pleine période électorale, pour lequel deux suspects avaient été arrêtés à Marseille, a-t-on appris de sources concordant­es. Ces cinq personnes, arrêtées dans l’est et le sud de la France, sont soupçonnée­s d’avoir été en contact avec Clément Baur,  ans, et Mahiedine Merabet,  ans, mis en examen dimanche, notamment pour associatio­n de malfaiteur­s terroriste en vue de la préparatio­n d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes, acquisitio­n, détention, transport d’armes et d’explosifs. Rue du Commerce (groupe Carrefour) a retiré, hier, un costume présenté à la vente sur son site comme celui d’un « enfant déporté » àla suite d’une « erreur de traduction » du fournisseu­r et qui avait suscité l’indignatio­n des internaute­s. Il y a eu « une erreur de traduction fournie par le marchand tiers, que nous avons jugée inacceptab­le », a expliqué une porte-parole de Rue du Commerce, soulignant que la faute était survenue dans la mise à jour de la mention accompagna­nt l’article. Le produit incriminé, un déclaré Etienne Cardiles. La voix parfois entrecoupé­e de sanglots, il a fini son discours en déclarant « Je t’aime. Restons tous dignes » et « veillons à la paix ». Xavier Jugelé, 37 ans, a été tué jeudi de deux balles dans la tête par Karim Cheurfi, qui a blessé deux autres policiers, dont l’un grièvement, ainsi qu’une touriste Allemande, avant d’être abattu. L’attaque avait été revendiqué­e par Daesh. Il était membre de la 32e compagnie de la Direction de l’ordre public et de la circulatio­n (DOPC) de la préfecture de police de Paris. Il a été élevé à titre posthume au rang de capitaine et fait chevalier de la Légion d’honneur. Les deux gardiens de la paix blessés ont été nommés chevaliers de l’ordre national du Mérite. costume d’écolier gris commercial­isé sur Rue du Commerce par happyfete, site spécialisé dans la vente de déguisemen­t, au prix de  euros. Neuf personnes, dont un des frères Hornec, Marc Hornec, le cadet de cette fratrie de gens du voyage sédentaris­és de Montreuil (Seine-SaintDenis) présentés comme des figures du grand banditisme de la région parisienne, ont été interpellé­es, hier, et placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur des soupçons d’extorsion de fonds, a-t-on appris de sources concordant­es.

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La cérémonie célébrée par François Hollande s’est déroulée, hier matin, dans la cour de la préfecture de police de Paris. (Photo MaxPPP)
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Au premier jour de son procès Francis Heaulme a nié avoir tué les deux enfants, Cyril Beining et Alexandre Beckrich, âgés de  ans en Moselle le  septembre . (Photo PQR/L’Est Républicai­n)

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